Albi – Castres – Montagne
Alban ; Albi Centre ; Albi Est ; Albi Sud ; Anglès ; Brassac ; Castres-Est ; Castres Sud ; Lacaune ; Montredon-Labessonnié ; Murat-sur-Vèbre ; Réalmont ; Rocquecourbe ; Vabre ; Valence-d’Albigeois ; Villefranche d’Albigeois
« Le redécoupage des circonscriptions du Tarn bafoue la démocratie ! »
Le redécoupage voulu par M. Carayon et exécuté par le Ministre Marleix est clairement un charcutage partisan qui va à l’encontre des grands principes républicains. Il était sans doute nécessaire de passer de 4 à 3 circonscriptions pour tenir compte des évolutions démographiques du département. Mais il fallait y procéder en recherchant le consensus national et local et en s’appuyant sur des arguments incontestables.
Du point de vue des arguments, comment justifier que les numéros pairs et impairs de rues d’Albi ou de Castres auront un député différent et qu’un bout de la Préfecture et de la Sous-préfecture seront désormais dans la même circonscription avec la Montagne ?
A l’évidence, il fallait s’appuyer sur les trois bassins traditionnels du Tarn (Albi-Carmaux, Castres-Mazamet-Montagne et Gaillac-Graulhet-Lavaur) et leur cohérence géographique, historique, démographique et économique.
Quant au consensus, c’est peu de dire qu’il fait cruellement défaut et que le gouvernement a voulu passer en force, allant jusqu’à empêcher le vote des amendements à l’Assemblée. Qu’il s’agisse de l’écrasante majorité des élus locaux, de l’Association des Maires du Tarn, et, au niveau national, de la commission indépendante chargée de donner un avis sur le projet du gouvernement, du Conseil d’Etat et plus encore du Conseil Constitutionnel dans ses commentaires – tout le monde, toutes les institutions de la République ont dénoncé ce projet et proposé le retour aux grands équilibres des trois circonscriptions d’avant 1986.
Si cet « abus de pouvoir » peut être considéré comme une victoire juridique pour M. Carayon, elle l’est à la Pyrrhus car c’est une défaite morale. En effet personne dans le département ne considère ce redécoupage comme logique, rationnel et équilibré. Il appartiendra à toutes celles et tous ceux, républicains, qui en sont choqués, de se souvenir de cela en 2012.