C’est par un amendement au projet de loi Macron de la sénatrice UDI de l’Orne Nathalie GOULET que le Sénat a voté à l’unanimité en faveur de la création de conventions « d’organisation de la collecte sécurisée des denrées alimentaires invendues encore consommables » entre les magasins de commerce de détail de plus de 1000 m² et les associations d’aide alimentaire. Philippe FOLLIOT salue cette initiative pleine de bon sens de ses collègues parlementaires qui, saisis par l’urgence d’agir sur le déséquilibre absurde entre tonnes de nourriture jetées chaque jour par les grandes surfaces et persistance de situations individuelles rendant nécessaires des aides alimentaires aux personnes défavorisées, ont décidé d’outrepasser l’attentisme du ministre de l’économie. En effet ce dernier souhaitait patienter jusqu’à la présentation d’un rapport parlementaire avant de se mobiliser sur une cause qui ne peut se permettre d’attendre plus longtemps. Comment peut-on s’opposer à une telle mesure qui reconnait l’urgence « humanitaire » sur notre propre territoire ?
De plus, cet amendement représenterait, s’il était maintenu lors du vote des députés, une véritable avancée pour la prise en compte de cette double situation ubuesque dans laquelle des gens ont faim mais où en parallèle les commerces ayant des denrées à disposition les détruisent plutôt que d’en faire profiter ceux dans le besoin. Les critiques quant à l’applicabilité d’un tel dispositif peuvent être entendues : en effet, dans de nombreux cas, cette distribution ne sera pas rendue possible pour des raisons logistiques. Mais quid des cas où telle distribution est d’ores et déjà possible ? Cet amendement est un premier pas salutaire qui appelle, certes, des améliorations pratiques.
Le 19 décembre 2012, Philippe FOLLIOT déposait une proposition de loi relative à la gestion des surplus alimentaires. Celle-ci entrait dans l’esprit de l’amendement voté par le Sénat mais faisait intervenir les collectivités territoriales comme lien entre les magasins et les associations pour résoudre les problèmes logistiques aujourd’hui pointés du doigt. Plus que jamais, cette proposition de loi reste d’actualité et le mécanisme qu’elle porte semble être la solution idéale, dans la mesure où des fonds sont débloqués pour les collectivités territoriales qui ont pour mission le volet social, pour qu’enfin la gestion des invendus alimentaires soit efficiente du point de vue social et éthique.