Jeudi 6 mai dernier, un numéro 10 est venu à la Bibliotèca, un joueur d’une autre époque. Lorsque les joueurs de l’équipe de France n’hésitaient pas à descendre pour pousser le car qui les menaient sur les pentes boueuses de Nouvelle-Zélande, lorsque la première ligne du troisième grand chelem dans le Tournoi s’appelait, Dintrans, Dospital, Paparemborde, lorsque les drops faisaient quarante mètres et les saignements quarante minutes… Une équipe c’était un homme plus un homme, c’était une quinzaine d’hommes. Il n’y avait pas de remplacement, la vérité se jouait jusqu’au bout. Un pilier c’était du talent, Guy Laporte un ouvreur, un sacré coup de pompe.
Maintenant les choses ont changé. On compte. On compte le nombre de changements, on compte le nombre de minutes qu’il reste à jouer, on compte le budget nécessaire pour gagner, on compte les fautes de l’adversaire et on compte sur l’arbitre, on fait de la publicité, on s’affiche.
Quelque chose s’est passé le jeudi 6 mai à Saint-Pierre, les gens venus assister au repas sont partis touchés. Dans l’émotion, ils auraient pu former une grande équipe. Guy Laporte a fait une ouverture au large pour un sacré retour intérieur, il a donné une belle leçon, ça commence par le sens du devoir et ça finit avec une grande pudeur.
La Bibliotèca continuera d’organiser au courant de l’année des rencontres autour du rugby puisqu’elle semble avoir trouvé dans ce jeu toutes les vertus qui lui sont importantes, une manière incontestable de vivre ensemble et de