Le billet de la suppléante

Il est des décisions difficiles à prendre mais qui une fois prises vous libèrent.

J’ai décidé de ne pas voter le budget 2018 du Maire d’Albi lundi soir. Le vote du budget est un acte fort d’appartenance à la majorité, j’ai donc en toute logique démissionné de mon poste d’Adjointe. Je resterai une Conseillère municipale positive, attentive et constructive.

Cette décision fut une décision difficile et lourde à prendre. J’ai travaillé pendant 4 ans avec une équipe que j’ai apprécié, et je tiens à les en remercier. Je tiens aussi à remercier les services pour la qualité de leur collaboration.

Mais je voudrais ici vous dire pourquoi cette décision, mûrement réfléchie, était le signe d’une discordance avec la politique de la municipalité Albigeoise. Mon désaccord avec ce budget est autant sur le fond que sur la forme. Nous avons porté, et j’en ai été le porte-parole, pendant la campagne de 2014, un message de stabilité fiscale et de maîtrise des charges de fonctionnement. Nous avons déjà l’année dernière augmenté les impôts de 2 points en raison du contexte national, et nous allons cette année les augmenter d’environ 6 points, une fois encore en évoquant le contexte national. Je soutiens loyalement la majorité présidentielle, en totale adéquation avec la responsabilité citoyenne de La République en Marche et avec la politique menée actuellement par le Président de la République et le Gouvernement. L’augmentation des impôts qui a été proposée n’est pas due au contexte national mais est en réalité guidée par des mauvais choix budgétaires qui incombent à la municipalité, et avec lesquels je suis en désaccord.

Notre belle Ville d’Albi est une ville où le revenu moyen n’est pas élevé contrairement à ce que l’on pourrait penser. Et il est primordial de conserver le pouvoir d’achat des Albigeois afin de maintenir l’économie locale et les commerces de proximité, surtout dans un contexte de reprise économique encore fragile. Nous pouvons avoir avec un budget maîtrisé de quoi investir et maintenir les emplois locaux comme cela a été fait précédemment. Mais il n’est pas normal d’imposer à nos contribuables une fiscalité représentant, entre les hausses de 2018 et 2019, 1 600 000€ d’impôt en plus. Certes, il y aura des embauches à faire, notamment concernant la sécurité. Mais elles ne sont pas encore faites, alors comment expliquer la hausse déjà effective des charges de personnel, si ce n’est par une gestion des effectifs lourde et coûteuse. Ne nous y trompons pas, nous devons à l’avenir gérer nos communes avec souplesse et agilité, et surtout avec une maîtrise de nos dépenses. Nous devons montrer l’exemple !

Cette décision de démissionner m’appartient, elle est le fruit d’une mûre réflexion. Ceux qui me connaissent bien savent que je n’ai pas pour habitude que ma conduite me soit dictée. J’ai fait ce choix afin d’être en totale adéquation avec mes idées, et en toute responsabilité.

J’aime Albi et nous avons la chance de servir une ville ouverte, volontaire et dynamique. Cet héritage que nous avons en commun, préservons-le et soyons collectivement acteurs de notre avenir !

Muriel ROQUES ETIENNE

Le billet de la suppléante