Audition de la Commission de la défense : Philippe FOLLIOT interroge le chef d’état-major de l’armée de terre

| 31 JUIL. 2019 |

Le mercredi 5 juin 2019, Philippe FOLLIOT a interrogé Jean-Pierre BOSSER, chef d’état-major de l’armée de terre. Après avoir salué son parcours et rendu hommage au 8ème RPIMa, le député du Tarn l’a interrogé sur la réserve et l’objectif concernant l’organisation de la Coupe du monde de rugby en 2023. Au-delà, il lui a demandé des précisions quant à la nature des relations entre l’armée de terre et ses homologues des pays membres de l’OTAN et de l’UE en la matière.

Vous trouverez ci-dessous les textes de ces deux interventions.

Philippe Folliot. Nous nous connaissons depuis bien longtemps Mon général et il me vient en mémoire ma première action officielle, le 18 juin 2002, en tant que nouveau député élu de la Nation. Il s’agissait du dépôt, à vos côtés, d’une gerbe devant le monument des anciens du 8e RPIMa, au quartier Fayolle, alors que vous étiez chef de corps de ce régiment. Vous avez omis de citer Castres dans vos propos, ce qui est exceptionnel, je me dois donc de réparer cet oubli (sourires). Je tiens à exprimer le respect que m’inspirent votre parcours et l’ensemble de votre action en faveur de toutes les composantes de l’armée de terre. Vous avez répondu par anticipation à la question que je souhaitais vous poser sur les forces parachutistes et leur entraînement. Concernant la réserve, vous avez évoqué un objectif en rapport avec les jeux olympiques en 2024, vous auriez pu néanmoins fixer également un second objectif, celui de France 2023 avec la coupe du monde de rugby. Plus sérieusement, compte tenu de votre expérience et avec un certain recul et la liberté de ton qui vous caractérise, pouvez-vous nous indiquer quelle est la nature des relations entre l’armée de terre et ses homologues des pays membres de l’OTAN et de l’Union européenne ?

 

Général Jean-Pierre Bosser. Pour revenir sur votre question concernant la réserve, nous sommes pleinement conscients que 2023 constituerait une bonne répétition avant les Jeux olympiques de 2024.
En matière de relations internationales, nous nous distinguons par notre capacité à accepter de payer le prix du sang. De surcroît, la Constitution de notre pays nous permet d’engager, sur décision politique et dans des délais très courts, une force opérationnelle. La décision qui a conduit à lancer la récente opération de libération d’otages au Sahel en est l’illustration. C’est ce qui nous différencie de la plupart de nos homologues. Pour autant, nous pouvons faire beaucoup en commun, dans de nombreux domaines, comme celui de l’instruction de nos hommes. Cette coopération trouve une limite dès lors qu’il s’agit de risquer la vie de nos soldats. Cette capacité est reconnue par les Américains qui la citent instantanément et sans l’ombre d’une hésitation quand ils sont interrogés sur les Nations qui comptent militairement.

Audition de la Commission de la défense : Philippe FOLLIOT interroge le chef d’état-major de l’armée de terre