Pégase

 

Pégase, cheval ailé, symbole de l’inspiration poétique dans la mythologie grecque est bien loin de son avatar Pégasus, plus proche « d’une constellation boréale très étendue » et surtout très intrusive.

De tout temps il y a eu contrôle, interception voire falsification des correspondances. Des coursiers sous l’Empereur romain jusqu’au cabinet secret du roi de France ou aux officines de la République, elles avaient la particularité d’être limitées à un certain nombre de personnes et empiriques dans leurs moyens et organisation.

Avec l’explosion de l’information et des canaux de diffusion et face aux menaces hybrides du type terrorisme, les sociétés se sont donné le droit d’utiliser des moyens sophistiqués pour se protéger, comme par exemple des logiciels espions dont le médiatique Pégasus pour lutter contre cet ennemi perfide qui a capacité à s’adapter aux technologies les plus modernes pour mieux essayer de combattre et détruire notre civilisation. Si à travers le monde, des pays ont mis en place des systèmes de surveillance généralisée de la population avec le recours à des moyens colossaux avec des algorithmes s’appuyant sur l’intelligence artificielle pour traquer toute opposition, nos démocraties doivent être vigilantes et pas naïves sur ces sujets.

La traque du quotidien elle existe déjà chez nous (géolocalisation, traçage des cartes bancaires, partage de données, etc.) mais le plus choquant c’est quand elle est organisée par des États ou des groupes liés à eux, en vue d’une action ciblée vers certains cercles de pouvoirs (journalistes, parlementaires, gouvernement, avocats, etc.) afin de tenter d’exercer pressions, chantages ou simplement pour contrôler et nuire !

En fait, derrière tout cela il y a un autre défi qui se dessine c’est l’extrême dépendance de nos sociétés aux données, au numérique, à l’informatique et tous les enjeux qui vont avec la société de service dématérialisée.

Si la crise du COVID 19 a eu pour conséquences le développement du télétravail et pour résultante des bienfaits en terme d’attractivité de notre ruralité et pour l’environnement en diminuant singulièrement les trajets domicile bureau, nous ne faisons qu’accentuer cette évolution et donc ces fragilités. C’est tout l’enjeu de la cybersécurité individuelle et collective trop longtemps et trop souvent négligée voire ignorée. Notre pays se doit de revoir complètement son organisation défensive (mais aussi offensive) en la matière sous peine de se retrouver face à un « accident majeur ».

En fait tout aussi inquiétant et alarmant qu’il soit, je ne voudrais pas qu’un jour Pegasus soit considéré comme une gripette à l’instar de ce que certains considèrent être la grippe saisonnière comparée au Covid-19.

Le contrôle du data comme la production de puces électroniques est le grand enjeu géostratégique de ces prochaines décennies et de nombreuses puissances se préparent à cela, contrairement à nous !

Face à un virus informatique mondial sophistiqué ou une cyber attaque généralisée aux effroyables conséquences, car aujourd’hui, sans donnée, tout s’arrêterait non pas de manière « organisée » comme fut le premier confinement, mais de manière brutale avec de si terribles dommages que l’on n’oserait les imaginer (plus d’électricité, de téléphone, d’internet, de transports, un système de santé totalement perturbé, etc).

Nous voyons que ceci n’est pas que théorique puisqu’un grand groupe industriel de notre département en a été récemment victime et a eu à en subir de dommageables conséquences…

Sur ce, terminons sur une note plus positive et poétique, cet été pensez famille, amis, repos, sport, culture, et à… Pégase !

 

Bonnes vacances.

 

Amitiés.

Philippe Folliot

 

Pégase