Édito de la lettre d’information n°107 du 27 janvier 2012
Sur mon invitation, la venue dans le Tarn de Jean-Louis Debré, Président du Conseil constitutionnel mais avant tout ami et écrivain, fut importante et symbolique à mes yeux.
Importante car c’est le cinquième personnage de l’Etat que j’ai eu le plaisir d’accueillir sur mes terres tarnaises qu’il connaît peu mais qu’il a appréciées à leur juste valeur, en amateur de la France éternelle, celle des hommes et des paysages. Il a pu visiter Albi et sa cité épiscopale, le Sidobre et sa montagne, Castres et la richesse du musée Goya.
Symbolique ensuite, car Jean-Louis Debré est un sage qui a tenu des mots apaisants au cours de son séjour, appelant à ce que l’on nomme l’esprit républicain. Cela veut dire beaucoup pour moi : c’est le respect de l’adversaire, des valeurs humaines et du suffrage des Français. Le temps politique, en cette veille d’élection, n’est pas toujours propice au rassemblement et à la tolérance, comme en témoigne la profusion des attaques entre l’UMP et le PS à coup de chiffres et de petites phrases. A propos de cette vie politique qu’il ne connaît que trop bien, Jean-Louis Debré nous a parlé de respect en cette période de crise où rien n’est pire aux yeux des Français que ce triste spectacle d’une lutte sans merci que se livrent les deux blocs, UMP et PS, sans parler des extrêmes. Le Président du Conseil constitutionnel en a appelé aux qualités humaines qui doivent devenir les vertus cardinales de tout engagement politique : dévotion au mandat et esprit républicain.
Si ces luttes apparaissent futiles, c’est aussi parce que la différence idéologique entre gauche et droite ne dépasse pas « l’épaisseur d’une aile de papillon » pour reprendre les mots de mon ami Jean Lassalle, tirés de son dernier ouvrage « Le retour du citoyen ». Nous n’avons plus les moyens de nous permettre ces chamailleries, nous ne pouvons plus promettre n’importe quoi aux Français.
Seul un discours vrai, sans fard, humaniste et volontaire nous permettra de nous réunir autour d’un projet collectif qui ne divise plus les Français.
Amitiés,
Philippe Folliot