Philippe FOLLIOT est l’un des premiers parlementaires à s’être mobilisé pour la lutte contre le frelon asiatique. Après avoir déposé une proposition de loi visant à classer cet insecte parmi les espèces nuisibles, il avait interpellé en décembre dernier la ministre de l’écologie et du développement durable, Madame N. Kosciusko-Morizet, lors des questions au gouvernement. Cette dernière l’avait alors assuré de son soutien en estimant que cette initiative pouvait permettre « de trouver une solution de lutte appropriée » contre cet indésirable.
Ce sujet a récemment fait l’objet d’un débat au Sénat. Au cours de la séance du mercredi 8 février, plusieurs sénateurs ont souhaité à leur tour attirer l’attention du gouvernement sur ce fléau qui menace la filière apicole, la biodiversité ainsi que la sécurité des personnes. Dans la réponse qui leur a été adressée par le Secrétaire d’Etat auprès de la ministre de l’écologie, Monsieur Benoist APPARU, la proposition de Philippe FOLLIOT a été mentionnée et présentée comme une initiative pertinente. Mais si le député tarnais s’est réjoui de cette reconnaissance, il souhaite avant tout qu’une solution soit trouvée dans les plus brefs délais pour endiguer cette menace.
Voici la réponse de Monsieur Benoist APPARU adressée aux sénateurs :
“M. Benoist Apparu, secrétaire d’État auprès de la ministre de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement, chargé du logement. – Je parlerai au nom des ministres de l’agriculture, de l’écologie et de l’intérieur, qui n’ont pu se libérer pour répondre à vos questions.
Les parlementaires, très tôt, ont alerté sur la prolifération de cet insecte asiatique, dont on évalue mal les conséquences. Ce qui ne nous empêche pas d’agir, Mme Jouanno l’a rappelé judicieusement, via des plans ciblés comme le plan pollinisation, la trame verte ou bleue et une enveloppe de 140 millions d’euros pour le plan Ecophyto. Les effets néfastes sur la santé humaine semblent limités, d’après le comité de coordination de toxicovigilance : l’envenimation est identique à celle des espèces autochtones. En revanche, le frelon représente bien une réelle menace pour les ruches, qui lui servent de garde-manger, mais nullement pour les cultures fruitières.
Quels sont les moyens de lutte ? Mme Férat l’a bien dit, le piégeage pratiqué actuellement n’est pas efficace et produit autant de dégâts sur les autres espèces d’hyménoptères. Les destructions de nids ne peuvent, quant à elles, avoir lieu qu’en automne. Sur le terrain, les interventions ne peuvent donc qu’être ponctuelles en attendant la mise au point de piégeages sélectifs.
Rappelons que rien n’interdit la destruction du frelon, qui n’est pas une espèce protégée. Les Sdis interviennent en cas de danger immédiat pour les populations ; pour le reste, ce sont des sociétés privées qui détruisent les nids. Dans la législation actuelle, et même si le frelon asiatique était classé comme nuisible, rien n’oblige les pouvoirs publics à financer la lutte contre cette espèce.
Le classement en espèce nuisible ? Inutile dans le code de l’environnement car on ne peut pas chasser cet insecte. Le classement comme espèce invasive ? De toute façon, personne ne songerait à introduire cette espèce. En revanche, la solution proposée par le député Philippe Folliot est la bonne : une espèce nuisible pour les végétaux. Mme Kosciusko-Morizet l’a indiqué dans une réponse à une question orale le 21 décembre dernier.
Son ministère continue de financer les recherches du Muséum d’histoire naturelle avec une démarche originale -que je veux souligner- de recherche participative.
Le Gouvernement se donne donc les moyens d’apaiser les craintes légitimes, mais parfois infondées, suscitées par la prolifération du frelon asiatique. Nous serons évidemment aux côtés de nos agriculteurs et de nos apiculteurs pour défendre notre production !”