Tous concernés

Édito de la lettre d’information n°110 du 23 mars 2012

Horreur, indicible horreur. Aucun mot n’est assez fort pour qualifier les actes de l’assassin djihadiste Mohamed Merah. J’étais ce lundi au centre judaïque de Toulouse et ce mercredi au 17ème RGP de Montauban aux côtés de François Bayrou pour dire que ces militaires sont nos militaires ; que ces enfants assassinés sont nos enfants. Je voudrais dire qu’aucune cause, aucun parcours, aucun ressentiment, aucune origine ne peuvent justifier de tels crimes. L’Etat et la société doivent agir avec la plus grande des sévérités et des fermetés pour prévenir, combattre et anéantir de tels individus et de tels comportements. J’ai été personnellement bouleversé par les témoignages entendus, par la dignité des familles face à l’horreur absolue, par la sagesse et la retenue des responsables religieux.

Les fausses polémiques sur une pseudo suspension de la campagne électorale par certains ne doivent pas nous écarter de l’essentiel ; au contraire, nous devons mettre au cœur de celle-ci les thèmes de l’unité nationale et notre modèle de société.

L’unité nationale doit prévaloir bien entendu dans des moments particu-lièrement difficiles et tragiques comme ceux que nous venons de vivre. Je dois reconnaître le ton et les propos justes du chef de l’Etat ce mercredi dans de si tragiques circonstances. Mais bien au-delà, face à la perte de repères moraux de notre société, à une crise économique, sociale et financière sans précédent, face à un pays qui doute de lui-même, seul le RASSEMBLEMENT de toutes les forces politiques responsables mais aussi des acteurs socio-professionnels, syndicaux et associatifs nous permettra de nous relever. Les affrontements stériles ou les détournements de campagne (halal, casher, finance, Schengen…) ne sont pas à la hauteur des enjeux. Nous sommes dans une situation comparable à celle de 1958, et, comme l’avait alors montré le Général de Gaulle, c’est par l’unité, l’équité et la justice que la France avait su en peu de temps redresser la barre. Aujourd’hui nous devons en tirer les conséquences quand s’ouvre à nous l’inconnu de lendemains très proches s’annonçant particulièrement difficiles et périlleux.

L’autre question qui devrait être au cœur de nos préoccupations, c’est le modèle de société que nous voulons. C’est faire le choix de se battre pour l’idéal républicain et laïque, pour des valeurs et une morale de l’éthique publique ou sombrer dans le doucereux et dangereux jeu des stigmatisations, des amalgames, des communautarismes. J’ai dit au début de ce propos qu’il fallait dénoncer l’angélisme ou la naïveté mais pour autant la parole du politique doit être responsable et nuancée pour ne pas fragiliser plus encore une société qui, quoi qu’on dise, est malade de ses divisions et de ses replis sur soi.

L’enjeu des échéances présidentielles et législatives à venir est là, et aujourd’hui plus que jamais chaque citoyen est face à ses responsabilités.

 

Amitiés,

Philippe FOLLIOT

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