De retour du Mali en fin de matinée, Philippe FOLLIOT a assisté à la présentation, par le Ministre de la défense, Jean-Yves Le DRIAN, du Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale, à L’Ecole militaire, à Paris.
Vous trouverez ci-dessous sa réaction :
Publié ce jour, avec plus de 3 mois de retard, le Livre blanc de la défense consacre l’abandon par le président de la République d’une réelle ambition pour la France et sa défense. Au-delà de la forme, où la plupart des formations représentées à l’Assemblée ont été ignorées et écartées de la réalisation de ce document, qui se voulait novateur et fondateur, nous constatons qu’aucun choix réel et marquant n’a été fait (Dissuasion, Format, Modèle, OTAN, Europe de la défense). Une fois encore, “on demande à nos armées de continuer à faire plus mais avec moins”. Toutefois attaquer l’os a ses limites ! Les inquiétudes pour ce grand rendez-vous demeurent ; car la baisse programmée du budget, en valeur relative sur 5 ans, de surcroît reposant sur d’aléatoires recettes exceptionnelles, et les 24 000 suppressions de postes supplémentaires, au-delà des 55 000 déjà effectuées, toucheront inéluctablement cette fois, quoi qu’on en dise, les unités opérationnelles et pas les seules administrations ou le soutien. “Ce n’est pas parce que la sinistre perspective de faire avaler un boa à la défense a été écartée que les couleuvres qu’on propose aux militaires d’ingurgiter seront plus digestes”. Ce Livre blanc est une esquisse dont les traits devraient être précisés avec la future loi de programmation militaire prévue pour l’automne prochain. Des avancées singulières peuvent être perceptibles (cyber-défense, renseignement, forces spéciales) ; toutefois les objectifs opérationnels sont revus à la baisse, tout comme les niveaux de livraison de matériel, avec de lourdes conséquences économiques et sociales. En fait ce Livre blanc marque l’affaiblissement de notre défense, et donc la vision d’une France étriquée, reléguée au rôle une puissance continentale et européenne avec des visées mediterranéo-saheliennes alors que, selon nous, étant membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, elle devrait demeurer, de plus de par sa dimension ultra-marine, une puissance globale et mondialisée.