Dans le cadre des travaux de la commission de la défense et des forces armées dont il est le vice-président, Philippe Folliot a co-rédigé un rapport d’information sur les actions civilo-militaires (ACM). Il s’agit de projets ou des services aux populations mis en œuvre dans le domaine civil et destinés à soutenir les opérations militaires. En conduisant des actions ponctuelles à impact rapide, les armées concourent en effet au développement et la stabilisation de leur zone de déploiement. Elles légitiment ainsi leur présence auprès des populations.
Les ACM sont un concept ancien pour l’armée française. L’aventure coloniale l’a en effet conduite à mieux s’organiser pour s’implanter dans la durée sur les territoires nouvellement conquis. L’histoire militaire retient notamment les travaux de Lyautey au Maroc ou encore les sections administratives spécialisées (SAS) de la guerre d’Algérie. L’engagement sur le théâtre afghan remet aujourd’hui les ACM sur le devant de la scène. Nos troupes y sont confrontées à une insurrection tenace et disséminée.
Dorénavant, tous les conflits seront asymétriques, opposant nos armées à des adversaires mal identifiés et fondus dans la population. Cela rend les ACM indispensables à la manœuvre: l’armée la mieux entrainée et équipée ne peut plus remporter de victoire sans l’acceptation des populations civiles,au point que les ACM peuvent être considérées comme un enjeu stratégique.
Les rapporteurs ont largement consultés les principaux acteurs concernés par les ACM à Paris. Ils se sont également rendus sur le terrain, constatant des travaux remarquables conduits dans les domaines de la santé, de l’électrification ou encore de l’agriculture. Ils ont également relevé un certain nombre de faiblesses dans les moyens mis en œuvre, dans la coordination interministérielle, dans la mobilisation des réservistes, mais aussi et surtout dans la promotion de nos intérêts, notamment économiques.
Le présent rapport dresse donc un tour d’horizon des ACM menées par la France, examine l’approche de nos principaux partenaires et propose quelques pistes pour faire des ACM un véritable levier de l’influence française sur les théâtres extérieurs.