Le sénateur du Tarn Philippe Folliot est intervenu lors de l’audition de la ministre de la Mer, Annick Girardin, le mardi 18 janvier 2022. Il souhaitait en effet avoir une explication de la part de la ministre :
« La Commission européenne a classé le gaz parmi les énergies vertes. Pourquoi la France n’a-t-elle pas renouvelé le permis d’exploration des gisements gaziers situés sous Juan de Nova ? Il faut interroger les responsables de cette décision pour comprendre leur stratégie. La loi Hulot, qui a fixé la date de 2040 pour achever toute exploitation d’hydrocarbures, prévoit une exception pour les permis en cours. Je siège au conseil consultatif des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) : nous avons rendu un avis, dont personne ne s’est préoccupé.
Explorer n’est pas exploiter. Le canal du Mozambique est la mer du Nord du XXIe siècle. Total exploite un gisement gazier au Mozambique, et a d’ailleurs dû faire face à des problèmes de sécurité en raison des attaques de groupes islamistes : ce gisement est le même que celui qui est sous Juan de Nova. »
Il a également souligné que les enjeux économiques et sociaux de Mayotte devraient amener à réfléchir davantage sur cette question. La ministre de la mer a répondu que France 2030 prévoyait un volet « exploration » mais a finalement admis que l’on s’était plutôt tourné « au-dessus qu’en mer » faisant référence à l’activité spatiale dans laquelle la France excelle aujourd’hui encore. La réponse, évasive, n’a pas permis de préciser la volonté du gouvernement en la matière, la ministre s’étant contentée de faire référence à la loi « Hulot » de 2017. Elle a pourtant admis que le gaz d’une manière générale était une énergie de transition (notamment au regard des avancées dans le BioGNL).
Lancement de la mission d’information sur les grands fonds marins. J’interpelle le ministre de la Mer sur la stratégie de l’Etat pour les métaux rares et stratégiques dans les fonds marins et sur le regrettable abandon des permis de recherche gaziers à Juan de Nova. pic.twitter.com/hqla6qiKVN
— Philippe Folliot (@philippefolliot) January 20, 2022
Le sénateur Folliot a également souhaité poser une question sur le permis de recherche dans la zone dite « Clarion-Clipperton » l’occasion de demander l’avis de la ministre sur la recherche (avant-même que ne se pose la question de l’exploitation) sur les métaux critiques dont on sait que ce type de zone géologique est doté en abondance. En effet, le sénateur avait eu l’occasion de remettre en 2016 le rapport pour lequel il avait été nommé parlementaire en mission par le Premier ministre en septembre 2015. La ministre de la mer a concédé la nécessité de faire un inventaire complet de ces ressources par l’exploration des fonds marins.
Philippe FOLLIOT remet son rapport parlementaire sur le devenir de l’île de La Passion (Clipperton) à la Ministre des Outre-mer