Les pseudo révélations d’un journal anglais concernant les pratiques attribuées au contingent italien qui a précédé la 4ème compagnie du 8ème RPIMa en vallée de Surobi dans la région de Kaboul appelle de ma part les réflexions suivantes:
1. Le professionnalisme, l’honneur, la nature de l’engagement du 8ème RPIMa ne sauraient en aucun cas, de manière directe ou indirecte, être remis en cause. Pour m’être rendu trois fois sur le théâtre, je puis personnellement en témoigner.
2. Il est de notoriété publique que la nature de l’engagement et des interventions des forces italiennes, surtout après un accrochage ayant fait un mort italien en mars 2008, n’est en effet aucunement comparable avec la courageuse et difficile action de fond menée par les hommes du 8ème RPIMa qui eux, conformément à leurs missions, ont respecté leur feuille de route et se sont engagés pleinement pour faire respecter, autant que faire se peut, l’état de droit dans un pays complexe et aux réalités multiformes. Constatant ces très fortes différences de nature d’engagement, je m’étais ouvert, à mon retour d’Afghanistan, auprès du Chef d’état-major des armées, du Ministre de la défense et du Secrétaire Général de l’Elysée de la nécessité d’un schéma de continuité pour qu’un contingent national succède à un contingent du même pays. Cela a été acté et mis en place depuis avec un recentrage de nos efforts dans les difficiles secteurs de Surobi et de Kapisa, ce dont je me réjouis.
3. Derrière ces pseudo-révélations, se pose aussi la question du CIMIC (opérations civilo-militaires). Force est de constater que nos pratiques en la matière sont très différentes de certains autres alliés, notamment transalpins, car au-delà de la collecte de renseignements notre effort de coopération repose sur un soutien aux populations civiles par le biais de la mobilisation de notre service de santé (cela représente 50% de son activité sur le théâtre) et par l’aide directe aux populations. A titre d’exemple, j’ai personnellement participé à la remise d’effets sportifs et de fournitures scolaires aux enfants des écoles du village de Nijrab.
4. En dernier lieu la douleur des victimes et de leurs familles est suffisamment grande et toujours présente pour éviter de raviver leurs blessures par des pseudo scoops journalistiques qui en aucun cas ne font avancer les choses.
Philippe Folliot
Député du Tarn
Vice-président de la commission de la défense et des forces armées