Quitte à en surprendre quelques-uns voire à en choquer d’autres, je pense que c’est en Afrique que vont se jouer nombre de défis du XXIème siècle. Ce continent, aux antipodes des images que nous pouvons en avoir au travers des famines, guerres, corruptions ou autres catastrophes, est aussi jeune, dynamique, innovant…
Certes, la pauvreté y est toujours endémique au point que l‘écume de celle-ci avec le terrible drame des migrants arrive jusqu’à nous… Qu’il est triste de voir l’Europe qui, il y a presque quarante ans, s’était justement émue du drame des « boat people » vietnamiens et qui, aujourd’hui, assiste à nos portes à des milliers de noyades (700 la semaine dernière) dans l’indifférence quasi générale. Où est passé notre fond d’humanité pour en arriver là ?
Certes, nous avons nos lourds et graves problèmes et nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde mais, pour autant, faut-il laisser aller sans rien faire ? L’urgence humanitaire est nécessaire mais ne résoudra rien car l’enjeu est de s’attaquer aux racines du mal.
Quelle n’a pas été ma stupéfaction en visitant l’université Senghor à Alexandrie de voir la qualité des futures élites africaines de demain. L’Afrique bouge, elle dispose même d’une classe moyenne de plusieurs dizaines de millions d’individus qui sont l’avant-garde du décollage économique du continent. La soif d’apprendre d’une grande partie de la jeunesse africaine combinée à un réel élan entrepreneurial entraîne une croissance à faire pâlir d’envie notre vieux continent.
Il y a, bien entendu, une réelle dynamique de rattrapage économique comme la Chine l’a connue depuis trente ans car lutter contre l’ignorance et la pauvreté grâce à l’éducation et au développement est essentiel.
Il faut éclairer ce continent, comme s’y est engagé avec enthousiasme et détermination mon ami Jean-Louis Borloo, toutefois ces aides ne doivent pas être considérées comme de l’aumône mais comme un investissement car c’est la seule et unique façon de régler durablement et à terme les problèmes du moment que sont le terrorisme, les migrations…
Mais il y a une chose que l’on ne veut pas voir, c’est qu’en Afrique se joue une opportunité fantastique pour notre pays. Vu la démographie, mécaniquement, la francophonie progresse à tel point qu’au crépuscule de ce siècle, le Français sera la langue la plus parlée au monde…. donc une inestimable chance pour notre pays !
Amitiés
Philippe FOLLIOT