Voilà des semaines que sur les ondes radio et télé, à grands renforts de unes et d’éditions spéciales de la presse, avec multitudes de livres souvenirs, l’on nous rabâche les oreilles sur l’anniversaire de la «révolution » de mai 68 !
Quelle que fusse la nature de ces évènements et leur portée, à mon humble avis plus sociétale qu’autre chose, et au-delà du bilan forcément contrasté de cette génération dite « de mai 68 », ce qui m’horripile le plus, c’est cette mémoire collective sélective que subrepticement, on essaie de nous imposer.
Toute commémoration de mai ne devrait pas renvoyer à ce mythe car mai 68 c’est aussi le printemps de Prague écrasé par les chars soviétiques dont ici plus personne ne parle…
Pour moi, l’Histoire doit être neutre et crédible et je regrette que ce soit dans l’indifférence quasi générale que nous venons d’escamoter les soixante ans du retour au pouvoir du Général de Gaulle et de la naissance de la Vème République. Il y a six décennies, alors que la IVème République agonisait, que les trois départements d’Algérie s’enfonçaient dans le chaos, le Président de la République de l’époque René Coty faisait appel au plus illustre des Français pour, une dernière fois, sortir le pays de l’ornière et in fine le redresser.
C’est ainsi que le 1er juin 1958, il y a 60 ans, le Général de Gaulle s’exprimait à la tribune de l’Assemblée nationale pour prononcer un discours fondateur injustement oublié et recueillir une large confiance (329 pour et 224 contre) d’une Assemblée nationale qui pourtant incarnait cette IVème République agonisante.
Au-delà de la stabilité politique retrouvée et d’institutions qui, au gré des réformes constitutionnelles, ont su s’adapter et prouver leur efficacité en assurant l’efficacité et la permanence des pouvoir publics tout en garantissant les alternances démocratiques, c’est l’envol des trente glorieuses avec une croissance économique exceptionnelle qui a permis de relever notre pays des âffres de la seconde guerre mondiale. Le Général de Gaulle a clos le drame algérien et conduit la décolonisation mais a été aussi et surtout l’inspirateur et le promoteur d’une politique faite de volontarisme d’Etat et ce dans les domaines du militaire, du nucléaire, de l’énergie, de l’aéronautique, du spatial, des transports … dont nous continuons encore à bénéficier des dividendes.
Pour ma part et malgré tout, ce jour, je vais quand même commémorer 1968 pour le cinquantième anniversaire de la grande manifestation du 30 mai qui avait rassemblé des centaines de milliers de personnes sur les Champs Elysées en soutien … au Général de Gaulle !
Amitiés,
Philippe FOLLIOT