Le verdict du suffrage universel est tombé et Emmanuel Macron a été réélu président de la République. Si on peut se féliciter de l’issue de ce scrutin, nous devons rester très lucides sur la réalité de la situation politique de notre pays, profondément divisé pour ne pas dire fracturé.
Je dirais que maintenant le plus dur reste à faire, redonner espoir et confiance à nos millions de concitoyens qui par leur vote ont exprimé plus qu’une adhésion à des idées extrémistes, plus qu’un rejet d’un président jugé hautain et distant, plus que le partage de programmes économiquement irréalistes et socialement dangereux, ils ont exprimé leur légitime désir et volonté d’être reconnus, écoutés, entendus pour surmonter les fractures territoriales et sociales qui cassent notre pays.
Dépasser les clivages, tendre la main, ouvrir ses bras est beaucoup plus difficile que les jeux politiques du moment mais plus encore, il faut refondre notre démocratie française.
Il y a plus d’un an, avec mes amis de l’Alliance Centriste, nous publiions une tribune dans un grand quotidien national « Pour une nouvelle démocratie française ». Notre analyse de l’époque reste plus que jamais d’actualité et notre critique de l’hyperprésidence pour en revenir aux fondamentaux de la Ve république avec un meilleur partage du pouvoir président / gouvernement ; exécutif / législatif ; national / local demeure pérenne.
« Le président de la République doit représenter l’unité de la nation et être garant du bon fonctionnement des institutions » (discours du général de Gaulle le 8 aout 1958 devant le conseil consultatif constitutionnel). Puisse Emmanuel Macron entendre et suivre le fondateur de la Ve république et surtout laisser le gouvernement gouverner (article 20 de la Constitution), pour se consacrer aux grandes réformes, aux grands enjeux sécuritaires et internationaux, aux grandes questions sociétales et environnementales, aux grands équilibres territoriaux et démocratiques…
Je constate qu’on s’agite beaucoup autour des modes de scrutins et de la proportionnelle en ce moment mais on ferait mieux de s’agiter pour une inversion du calendrier, voire pour un septennat non renouvelable afin de donner de la hauteur au président et du pouvoir à l’Assemblée nationale.
Bien sûr que l’actualité est prégnante, Covid, Ukraine, pouvoir d’achat et bien sûr que les enjeux essentiels sont prégnants : pérennisation des retraites, changements climatiques, dette occultée, territoires oubliés… mais dans ces temps difficiles et tourmentés, ce que l’on attend du chef, du chef de l’Etat, c’est une perspective, une vision Gaullienne de l’Etat, une perception inclusive de la nation, une ambition positive pour les futures générations.
Malgré, malgré… malgré beaucoup de vécu et de choses par rapport à notre président, résolument optimiste et ayant foi en l’avenir de notre si beau et grand pays, je souhaite qu’il réussisse et prenne les bonnes décisions pour réformer en profondeur la France et refondre notre… démocratie française !
Amitiés
Philippe FOLLIOT