Vendredi 19 octobre, Philippe FOLLIOT et Brigitte PAILHE-FERNANDEZ, Conseillers départementaux du canton « Les Hautes Terres d’Oc », ont réuni en Mairie de Brassac une dizaine de professionnels de la santé (médecins généralistes, officines, infirmières) et des élus locaux pour échanger sur la désertification médicale qui concerne le territoire du canton.
Depuis 2004, une importante synergie territoriale est à l’œuvre pour lutter contre la désertification médicale, par la mobilisation des professionnels et des élus locaux, en collaboration avec l’ARS et les services de l’État.
Aujourd’hui, le canton ne compte que 11 médecins, dont 5 qui sont à l’approche de la retraite (63 ans et plus), alors que le territoire aurait besoin de 12,5 médecins généralistes pour couvrir les besoins de la population.
3 points caractérisent le tableau de la médecine en France aujourd’hui, qui est, comme l’a rappelé Philippe FOLLIOT, marquée par l’échec des politiques menées depuis 15 ans par les différents gouvernements en la matière :
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Les médecins sont inégalement répartis sur le territoire. Villes hospitalières et universitaires sont sur-dotées. Le reste du territoire (villes moyennes, zones rurales…) sont en tension, voire en crise.
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Forte féminisation de la profession qui entraîne une évolution des pratiques.
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Un nombre accru de jeunes médecins veut aller vers un système de médecine salariée (60 % y sont favorables) et ne veut plus travailler de façon libérale et isolée.
Philippe FOLLIOT a pu rappeler son activisme à ce sujet, en parlant de ses propositions de loi visant à transposer le système en vigueur chez les pharmaciens, qui fonctionne bien puisqu’il y a des officines partout en milieu rural, à la médecine libérale. Par ailleurs, il a rappelé la nécessaire complémentarité de la médecine générale avec les autres acteurs de santé (pharmaciens, kiné, infirmiers, dentistes…).
Les débats de cette soirée ont principalement tourné autour de ces sujets :
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En Saône-et-Loire, depuis janvier 2018, le Département a créé les premières maisons de santé départementales. Il en existe 4. Une trentaine de médecins ont été recrutés et sont salariés du Département. Ils travaillent 39 heures/semaine, et se répartissent sur les 4 maisons de santé. Cependant cette solution risque d’être particulièrement coûteuse pour la collectivité, donc pour les administrés, et pour être mise en œuvre doit intégrer la complémentarité avec la médecine libérale existante.
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3 jeunes médecins se sont installés sur le territoire des Hautes Terres d’Oc ces trois dernières années. Des dispositifs doivent être développés afin de créer un appel d’air, que leur installation en appelle d’autres. Il est proposé que ces médecins soient des ambassadeurs médicaux de leur territoire.
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La prospection auprès des futurs médecins doit se développer : il peut être proposé aux étudiants en médecine de financer leurs études, de payer leur stage, contre un engagement à venir travailler un certain temps sur le territoire cantonal.