Un titre ambigu et racoleur aux accents discriminatoires (La «folle» idée du député Philippe Folliot pour relancer le tourisme grâce aux homosexuels) et un article paru dans le Journal d’Ici n°695 du jeudi 17 décembre 2017 signé du rédacteur en chef m’amènent à faire valoir mon droit de réponse. Tous les lecteurs réguliers ont pu constater que, depuis des années, les écrits de cette personne à mon encontre étaient systématiquement à charge ou à connotation négative. Chacun peut par ailleurs témoigner que, soucieux de la liberté de la presse et d’opinion des journalistes, je n’ai jamais rien dit, relevé ou attaqué aucun de ces écrits, assumant une distance vis-à-vis de ce journal à cause de l’attitude polémique et outrancière de son rédacteur en chef et lui seul.
Trop c’est trop, et cette fois-ci j’ai décidé de réagir pour des raisons tant de forme que de fond.
Sur la forme d’abord, cet article s’inspire largement et reprend y compris dans le titre une présentation développée par un site d’extrême-droite, Novopress, fondé par les Identitaires et lié au journal Minute.
La réunion constitutive du groupe d’amitié France-Egypte de l’Assemblée nationale a bien eu lieu le mercredi 15 novembre avec 8 députés présents plus une, Mme Marie France Lorho, députée d’extrême droite de la Ligue du Sud de la 4e circonscription du Vaucluse, représentée par son assistante parlementaire. Tous les députés présents m’ont assuré ne cautionner ni l’article de Novopress ni le compte-rendu partiel, partial et tronqué sur lequel il s’est basé et en contradiction avec le compte-rendu officiel établi par les services de l’Assemblée nationale.
En conséquence, tout un chacun aura compris la volonté de la frange la plus radicale de l’extrême-droite que, en ma qualité de centriste gaulliste social, j’ai toujours combattue, de nuire à un député de la majorité.
Je respecte la volonté de du rédacteur en chef du journal d’ici de mettre ses écrits dans la lignée de ceux de l’extrême-droite la plus dure, mais qu’il en assume ouvertement l’origine et les conséquences. Un minimum de déontologie journalistique aurait a minima été de demander précisions, avis et éclaircissements au principal concerné avant publication. Il n’en a rien été puisqu’il n’a pas daigné contacter ou appeler ni moi-même ni aucun de mes collaborateurs.
Sur le fond, un travail important a été réalisé depuis 2012 dans le cadre du groupe d’amitié France-Egypte que j’ai l’honneur de présider. En effet, en juillet 2013, j’ai conduit dans le cadre de « la diplomatie parlementaire » une mission qui a fait de ses participants les premiers officiels français à rencontrer les nouvelles autorités de pays dont le Président Al-Sissi. Chaque visite que j’ai effectuée depuis, en toute transparence, a fait l’objet d’un compte-rendu publié, entre autres, sur mon site internet comme nombre de mes rencontres à Paris avec l’ambassadeur d’Egypte ou d’autres officiels (Président, ministres, députés, journalistes …) lors de leurs venues dans notre pays.
Le point d’orgue de ces échanges est la visite officielle de notre groupe d’amitié qui s’est déroulée du 11 au 15 mai 2016 et qui a fait l’objet d’un rapport détaillé et circonstancié que chacun peut trouver sur le site de l’Assemblée nationale et que j’ai largement diffusé. A la lecture de ces différents documents, chacun pourra constater qu’on est bien loin de l’esprit polémique tel que développé dans ces deux articles de presse.
Deux questions soulevées méritent toutefois d’être abordées avec sérieux et sérénité : le tourisme et les droits de l’Homme.
La stabilité de l’Egypte, où le secteur du Tourisme représente 30 % de l’Economie, est un des points-clefs de la lutte contre le terrorisme et l’islamisme radical et un verrou essentiel dans la contrôle des phénomènes migratoires. Nous nous sommes félicités qu’après les attentats de Paris le tourisme en France et dans la capitale soit reparti. Nous devons en espérer de même pour l’Egypte où les autorités ont consenti des efforts considérables pour sécuriser le pays.
Sur les droits de l’Homme, lors de chacune de nos rencontres, nous avons abordé cette question et plus particulièrement sous trois angles. Si nous approuvons en Egypte comme en France les moyens juridiques, y compris exceptionnels, mis en place (état d’urgence …) pour lutter contre le terrorisme, nous avons toujours dit à nos interlocuteurs qu’il nous paraissait choquant qu’ils en profitent pour lutter contre les autres oppositions (non-terroristes celles-là) comme par exemple les mouvements de gauche laïque. Nous avons aussi abordé l’épineuse question des droits des femmes et de leur situation sur le plan juridique et au regard des agressions dont nombre d’entre elles sont victimes, ou celle des discriminations dont sont victimes les homosexuels, mais évidemment, cela pas du tout sous l’angle grossier et polémique présenté dans Le Journal d’Ici, Minute et Novopress.
En conclusion, d’une situation de défiance, nos deux pays sont passés à un partenariat privilégié. Nous pouvons comprendre que le rapprochement de la France avec un pays à majorité arabo-musulmane comme l’Egypte (qui compte quand même dix millions de chrétiens coptes) ne plaise pas à l’extrême-droite, mais nous ne pouvons pas pour autant toujours les laisser faire et dire n’importe quoi.
Retrouvez l’article publié sur le site d’extrême droite Novopress
Consultez le rapport de la mission du Groupe d’amitié France-Egypte en 2016