Alors que la célébration du 20ème anniversaire du génocide rwandais débute ce lundi 7 avril à Kigali, le Président Paul KAGAME n’a pas hésité, de nouveau, à accuser la France et la Belgique de manière scandaleuse. Pourtant, Paris et Bruxelles sont intervenus courageusement à partir de juin 1994, dans le cadre de l’Opération Turquoise, déployée sous mandat onusien, afin de mettre fin à un génocide qui aura in fine causé la mort de près de 800 000 personnes, majoritairement d’ethnie tutsie. Déplorable sur la forme, injuste sur le fond, inacceptable sur le principe, notamment eu égard au comportement exemplaire de nos soldats, qui ont été les premiers et les seuls à agir, la nouvelle accusation du président rwandais méritait, dans ce contexte, plus qu’une posture diplomatique, telle que les atermoiements quant à la présence effective de l’Ambassadeur de France à Kigali, à la cérémonie du souvenir de cette tragédie. Cette nouvelle bravade du président KAGAME aurait mérité, en effet, en ce jour de deuil et de recueillement, une réplique ferme et exemplaire de la part du Président François HOLLANDE. Ce dernier devrait repréciser le contexte dans lequel les militaires français sont intervenus à partir de juin 1994 et empêché que les massacres se poursuivent. Le Président François HOLLANDE devrait également rappeler que les dates brandies par Kigali ont leur importance et que ses accusations quant à une éventuelle responsabilité française en mai 1994, dans le sud du pays à Bisesero sont nulles et non avenues, puisque les militaires français n’y étaient pas encore déployés. François HOLLANDE devrait aussi rappeler au président KAGAME les vertus de la modération, de la réconciliation et l’intérêt de la justice transitionnelle, dans le cadre d’une crise qui aura coûté la vie non seulement à 800 000 Rwandais, mais aussi à plus de 6 millions de personnes, de part et d’autre de la frontière avec la RDC et le Burundi voisin. La contribution rwandaise à la résolution du conflit en Centrafrique, à travers ses 750 soldats insérés au sein de la MISCA est d’une autre nature et prouve, s’il en était besoin, combien Kigali est plus dans son rôle en qualité d’acteur majeur en Afrique centrale, mais également au sein de la communauté internationale, en sa qualité d’État membre non permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies plutôt qu’en procureur révisionniste de l’Histoire.
Philippe FOLLIOT
Député UDI du Tarn
Secrétaire de la Commission de la défense de l’Assemblée nationale
Chargé des questions de défense au sein du contre-gouvernement de l’UDI