Edito de lettre d’information n°132 du mercredi 20 novembre 2013
Quand vous décidez de « secouer le cocotier » pour faire bouger les choses face à l’obstruction et au mépris de quelques-uns et à l’indifférence des autres, cela peut faire quelques vagues. N’en déplaise à certains, je l’assume, avec les membres du collectif pour l’autoroute, nous l’assumons !
Comme je l’ai écrit au ministre des transports « l’injustice territoriale me révolte », tout comme son silence depuis septembre ; aucune réponse aux courriers d’un parlementaire sur un sujet vital pour son territoire ! Ce mépris vis-à-vis d’un député, d’élus locaux, de consulaires, de chefs d’entreprises, de syndicalistes, n’a d’égal que celui d’une représentante de l’Etat qui, bien que présente sur la ville au moment des faits, n’a daigné ni se déplacer ni même téléphoner pour essayer de comprendre ou de désamorcer « le cri du cœur » des forces vives d’un bassin d’emploi. Un Etat qui ne respecte plus, qui n’écoute plus, qui ne répond plus ou même qui se renie, cultive les ferments de la colère voire de la révolte. Les leçons hyperboliques de ceux qui ont « tout fait » pour le désenclavement de notre territoire, quant à elles, nous laissent de marbre… ou plutôt de granit ! Si c’était à refaire, je le referais, nous le referions.
En effet le combat que nous menons est d’autant plus légitime qu’il transcende les clivages politiques (trois des quatre parlementaires PS du Tarn nous soutiennent) territoriaux (le maire d’Albi et de nombreux élus du Tarn Nord sont avec nous) ou professionnels (patrons et syndicalistes ensemble).
Notre action pacifique et symbolique, et l’écoute salutaire du Préfet de région, ont permis d’amorcer le dialogue tant souhaité, par la tenue d’ une importante réunion du comité de suivi ce vendredi 29 novembre à Castres. Nous avons fait bouger les lignes ! Provisoirement, nous avons fait reculer la perspective d’un abandon pur et simple de l’autoroute et obligé chacun à se prononcer sur un pernicieux saucissonnage du projet aux conséquences calendaires catastrophiques « 2030 au plus tôt » selon le Préfet de région. Nous n’acceptons pas ce recul sur le traitement global de l’itinéraire qu’en catimini ministre, exécutifs départementaux et régionaux étaient en train de négocier. Une solution mixte nous agréé (2×2 voies en PDMI entre Castres et Puylaurens et mise concession de la section Puylaurens-Verfeil). L’important est de trouver une solution crédible et équilibrée, potentiellement consensuelle afin de redonner l’espoir à l’agglomération Castres-Mazamet et à son arrière-pays. Chaque jour qui passe, nous nous rendons compte que la crise est plus forte ici qu’ailleurs et qu’il y a donc urgence à décider, ou tout du moins à ne pas remettre en cause les engagements de l’Etat d’un désenclavement rapide du Sud du Tarn au gré des alternances politiques car là est un des maux les plus profonds de notre pays.
Si rien n’est gagné, rien n’est perdu non plus, et avec nos écharpes bleues pastel autour du cou, nous continuerons à nous mobiliser. Loin du cliché du député notable bedonnant et ronronnant de la IVème République, pour défendre mon département et ce territoire, pour faire valoir mes idées et projets, à Paris et sur le terrain, comme au sein du quinze parlementaire, je serai en… première ligne !
Amitiés
Philippe FOLLIOT