Le Sénateur Folliot est intervenu en séance le 29 juillet lors de la discussion de l’article nº13 du projet de loi portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat, qui s’insérait dans le Titre III (Souveraineté énergétique) au Chapitre Ier (Dispositions relatives à la sécurité d’approvisionnement en gaz). Le Sénateur du Tarn avait à ce titre déposé un amendement qui ouvrait la possibilité d’une exploration, ainsi qu’éventuellement plus tard d’une exploitation des hydrocarbures (en particulier du gaz) situés dans la zone économique exclusive et le plateau continental de l’île de Juan de Nova (canal du Mozambique).
En effet, constatant le renchérissement de l’énergie pour les ménages français, notamment lié aux conjonctures internationales (guerre en Ukraine, le Covid-19), le Sénateur a souhaité rappeler que le canal du Mozambique constituait l’une des réserves les plus importantes au monde à ce jour (qualifié de « prochaine Mer du Nord en puissance », les estimations pointent pour le gaz la présence de 3 à 5 milliards de mètres cubes). En outre cela nous permettrait d’engager une plus grande autonomie énergétique française et européenne. Enfin il a souhaité rappeler que la taxonomie européenne actualisée récemment faisait entrer le gaz dans les énergies alternatives au charbon et donc compatible avec la transition énergétique.
Pour rappel, la flambée des prix sur le marché gazier se répercute sur le marché de l’électricité en raison du principe du coût marginal. Selon ce principe, le prix du kw/h dépend du coût engagé pour produire le dernier kw/h nécessaire (en fonction de la demande donc). Puisque l’énergie nucléaire a longtemps été écartée comme option d’énergie de transition (par rapport au charbon et au pétrole), le prix de la tonne de charbon et du m3 de gaz continue d’impacter le prix de l’électricité. Or, d’une part la réduction des importations russes (fin des importations de charbon en août et de 90% du pétrole en décembre 2022, fin probable des importations en gaz dès cet hiver) résultant du désengagement des pays européens et de l’utilisation comme levier politique par la Russie ainsi que d’autre part les répercussions des sanctions économiques font que le prix des hydrocarbures augmente de manière mécanique. Le prix de l’électricité s’aligne sur les tarifs du combustible. Évitant d’être autant impacté par les conjonctures internationales l’exploitation souveraine de telles ressources (notamment le gaz) permettrait de maîtriser le prix de l’énergie et oeuvrerait en faveur du pouvoir d’achat des français.
Retrouvez l’intervention du Sénateur Folliot (2min25) :