Rugby comme football sont deux sports collectifs, mais la starisation du monde professionnel a souvent fait passer quelques vedettes au premier plan nonobstant le fait qu’un individu aussi bon soit-il n’a jamais gagné un match à lui tout seul. Cette revanche du collectif sur la personnalisation peut être symbolisée par l’épopée du champion de France de rugby le Castres Olympique ou celle de l’équipe de France championne du monde de football.
Pour expliquer, et non pas justifier, leurs exceptionnels parcours, tant les uns que les autres ont répété « la vedette, c’est le groupe. On est bien ensemble, on vit une aventure ensemble, on gagne ensemble ! ».
Pour réaliser cette alchimie collective et dépasser tous les pronostics (le CO était 6e de la phase régulière, l’équipe de France 7e au classement FIFA), pour que le groupe vive et gagne, il faut un entraîneur, un sélectionneur, qui incarne qui impulse, qui impose cet état d’esprit.
Christophe URIOS et Didier DESCHAMPS n’avaient pas intrinsèquement poste pour poste les meilleurs joueurs de la compétition, mais assurément les plus volontaires, motivés et solidaires.
En demi-finale contre le Racing, enchaînant mêlées sur mêlées dans les cinq mètres, le pack du CO acculé a su retrouver les forces mentales (et physiques) pour renverser la situation et obtenir une pénalité salvatrice. De même en 1/8e de finale, menés 2 à 1 pour la grande équipe d’Argentine de MESSI, au lieu de sombrer, le collectif Français a retrouvé les forces morales nécessaires pour s’imposer magistralement, et ce fut selon moi le tournant de la compétition.
Les gens se reconnaissent dans ces épopées collectives et l’engouement populaire qui a suivi est tout à fait exceptionnel. Seul le sport, comme la culture, sont capables d’engendrer des liesses collectives de cet ordre qui font chaud au cœur et font du bien, ne serait-ce que momentanément, au vivre ensemble.
Puisse le monde de l’économie, voire de la politique, s’en inspirer !
Bonnes vacances !
Amitiés,
Philippe FOLLIOT