Edito de lettre d’information n°130 du vendredi 27 septembre 2013
N’ayant pas à proprement dit décroché avec de vraies vacances cet été, parler d’humeurs de rentrée est quelque peu… inapproprié ! En effet, j’ai passé l’essentiel de mon été à sillonner ma circonscription, à rencontrer mes électrices et électeurs et plus particulièrement celles et ceux de ma chère montagne. De ces contacts j’ai retenu que l’humeur du moment est, contrairement au beau temps estival que nous avons connu, très…maussade ! Point n’est mon propos de rajouter de la sinistrose à la sinistrose, mais n’étant pas un élu hors-sol, je constate et analyse les retours de terrain. L’insatisfaction à l’égard du gouvernement atteint des sommets : « plus personne n’a voté Hollande ! ». Le Président de la République paie cash son déni de réalité pendant la campagne ainsi que ses promesses non tenues, sans parler d’une conjoncture calamiteuse, un style fait d’atermoiements : l’insécurité galopante, les couacs gouvernementaux, le matraquage fiscal à tous les étages…
Ce que je trouve surprenant, c’est cette liberté de parole de très nombreux ouvriers, employés, contremaîtres, cadres subalternes, fonctionnaires de catégories B et C, petits artisans, commerçants, professions libérales, agriculteurs… bref, celles et ceux qui ne sont pas assez riches pour s’en sortir, mais sont considérés comme l’étant trop pour être aidés. Ce sentiment « d’injustice face aux abus de trop de social » vis à vis du voisin qui « ne se lève pas le matin » mais qui, avec les allocations, les aides et le travail au noir « s’en sort mieux », insupporte. La peur du déclassement, la peur de l’avenir, le sien propre, et surtout celui des enfants, inquiète. Le moteur de toute société est que depuis des lustres une génération vit mieux que la précédente, cela est de moins en moins vrai.
Conséquence de tout cela et surtout de ce matraquage fiscal gouvernemental subi par la plupart, seuls les plus pauvres et les plus riches échappent à l’impôt : par les exemptions pour les uns et par les niches pour les autres. C’est le délitement du principe de solidarité, qu’incarnent l’impôt et la fiscalité. Avant de continuer à charger la barque avec toujours plus d’impôt, le gouvernement et les collectivités devraient s’interroger sur l’efficacité de la dépense publique et ne pas oublier que le consentement à l’impôt repose sur des valeurs fondatrices de la République, définies par l’article 13 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : « pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés. » A méditer…!
Amitiés
Philippe FOLLIOT