Depuis plus d’un mois, à raison de cinq à six fois par semaine, j’invite à une rencontre, suivie d’un déjeuner ou dîner, les maires du Tarn dans le cadre de proximité que sont les historiques bassins de vie des anciens cantons !. Le fait de se retrouver une petite dizaine maximum, permet une qualité d’échanges et de dialogues inégalés que l’on ne retrouve pas à l’échelle des nouveaux « méga cantons » ou des intercommunalités fusionnées.
Après avoir abordé l’actualité législative (loi sur la fermeture abusive de comptes bancaires…) les transferts de compétences (eau et assainissement), les perspectives d’adaptation du ZAN, les enjeux de la loi des finances… je propose un tour de table où chacun développe les thématiques qui leur sont chères. De tous ces échanges il ressort -et quelque soit la taille et l’orientation de la commune-, une grande inquiétude sur les conséquences des coupes budgétaires prévues par le gouvernement et une immense incompréhension des tentatives de stigmatisation des élus locaux par rapport aux dérives des finances publiques notamment il y a quelques mois par le ministre Bruno Lemaire. Ils se plaisent à rappeler que contrairement à l’Etat, ils sont eux, obligés de voter des budgets à l’équilibre (la règle d’or !) et que s’ils sont conscients des nécessaires efforts à fournir pour redresser nos comptes publics, ils sont prêts à y participer mais avec mesure et proportionnalité.
Je veux rappeler que ces quasi bénévoles s’investissent avec passion dans la « chose publique » et qu’ils travaillent beaucoup avec volonté, enthousiasme et détermination pour le développement de leur commune ou interco, pour le bien être et le mieux vivre ensemble de leurs habitants. Hélas tout ceci se fait parfois au détriment de leur qualité de vie personnelle, de leur santé voire dans les cas les plus extrêmes de leur sécurité.
Ils ne manquent pas d’idées et même d’inventivité pour mener à bien leurs projets même si tous dénoncent des conditions d’accès aux subventions toujours plus difficiles, administratives et contraignantes. À titre d’exemple, j’écris ces quelques lignes depuis le magnifique espace de travail partagé qu’a créé la petite municipalité de Loupiac afin de répondre aux attentes des habitants et professionnels de la commune et des environs.
Dans ce cadre j’ai eu l’occasion récemment de dire au Premier Ministre, qui a une sensibilité locale affirmée, qu’il était important de ne pas laisser dénigrer nos 450 000 élus locaux qui sont à la fois le cœur et les poumons de notre démocratie.
En effet nous sommes le seul pays au monde où un habitant sur 180 environ est élu au service des autres. Aux technocrates qui en des temps pas si lointains ont impulsé cette catastrophique loi “NOTRE” que j’ai combattue et mainte fois dénoncée, je dis « ne touchons pas à nos communes » (comme du reste à nos départements) car elles sont le socle de notre modèle démocratique. Elles sont un lieu d’identification et de vie, fortes de 235 ans d’Histoire elles puisent leurs racines bien plus profond encore dans le sillon de notre mémoire collective.
L’obligation de fusionner ou l’élection souhaitée par certains des délégués communautaires au suffrage universel direct est l’exemple de ces fumeuses fausses bonnes idées qui seraient assurément mortifères pour l’échelon communal. Au moment où s’ouvre le congrès des maires il y a des évidences bonnes à rappeler!
Quand un maire me parle de ses projets quand il me présente ses réalisations, quand il me fait découvrir ses innovations, quand il explique ses méthodes de travail et concertation, quand il présente l’équipe municipale qui l’entoure … il le fait avec l’enthousiasme de ces citoyennes et citoyens « ordinaires » qui sont … « extra », ou plutôt avec un sens du devoir et du bien public lui complètement … « extraordinaire ! »
Amitiés
Philippe Folliot.
Nos maires sont extraordinaires !