De passage à Lille, Philippe Folliot, porte-parole de l’Alliance Centriste, a précisé les enjeux de la refondation du centre. Le parti de Jean Arthuis veut être le pivot d’un rassemblement allant du Modem au parti radical en vue de la présidentielle.
Les élections cantonales semblent avoir donné des ailes aux centristes, qui ambitionnent de nouveau de représenter la seule alternative crédible en vue de 2012. Détonateur de ce mouvement, la « droitisation » de l’UMP et le « ni-ni » brandi par Nicolas Sarkozy pour refuser un front républicain contre le Front national. « En 2012, nous aurons besoin d’un président qui rassemble et qui rassure », souligne Philippe Folliot, député du Tarn et porte-parole de l’Alliance centriste (AC). D’où le projet de créer une « confédération centriste » qui réunirait, outre l’AC de Jean Arthuis, le Parti radical de Jean-Louis Borloo, le Nouveau Centre d’Hervé Morin et Gauche moderne de Jean-Marie Bockel. Mais d’après Philippe Folliot, « le préalable est que les centres qui la composent soient indépendants ». Autrement dit, qu’ils coupent les ponts avec l’UMP.
Dans l’esprit de l’AC, l’idéal serait même d’élargir cette recomposition au MoDem de François Bayrou. D’ailleurs, le seul à s’être présenté aux cantonales avec l’étiquette AC, Christian Carnois, est lui-même membre du MoDem.
Pour mener à bien ce projet, Philippe Folliot estime qu’il faut à la fois éviter l’erreur de François Bayrou, qui s’est « enferré dans une opposition systématique », et celle des centristes qui ont « participé à la majorité sans nuance ».
« Mais avant de régler la question du candidat, il faut avant tout réfléchir au projet », précise le porte-parole d’AC, qui martèle que « la confédération ne doit pas être une manoeuvre politique destinée à combler un espace politique, mais bien une offre crédible ».
Les négociations battent leur plein entre les différentes sensibilités du centre. En attendant, la fédération du Nord d’AC, présidée par Dominique Chuffart, adjoint au maire de Baisieux, veut prendre son « bâton de pèlerin pour convaincre les gens de revenir voter ». Pour les centristes, bien entendu.
BRUNO RENOUL