Le mardi 10 octobre 2017, j’ai voté contre le projet de loi sur la fin de la recherche et de l’exploitation des hydrocarbures en France.
J’assume et j’approuve les choix de la France tant du Grenelle de l’environnement que de la Conférence de Paris sur le Climat pour réduire la part de nos énergies carbonées voire à terme les supprimer au profit d’énergies propres et renouvelables.
J’assume de voter contre cette hypocrisie dans la loi qui prévoit la fin de la recherche et de l’exploitation des hydrocarbures d’ici 2040 sans pour autant en interdire leurs importations. En plus de ne pas pouvoir bénéficier de nos ressources propres, nous continuerons à être totalement dépendants de celles issues des pays exportateurs. Pour moi, le courage et la cohérence, c’est que la dernière goute de pétrole ou de gaz consommée devrait être produite en France plutôt qu’importée.
J’assume car Nicolas HULOT, Ministre de la transition écologique et solidaire, a conclu son propos en séance publique par la nécessité de « l’indépendance énergétique » de la France. Selon moi, l’ambition initiale du texte n’est pas en cohérence avec la dépendance énergétique que nous entretenons et amplifions là.
J’assume cette position car nul ne sait aujourd’hui quelle sera la situation géopolitique du monde en 2040. Se délester de la possibilité de rechercher voire exploiter sans avoir cet élément-là est dangereux et pourrait avoir des conséquences désastreuses pour notre pays.
J’assume la nécessite de ne pas sacrifier les savoir-faire et emplois en jeu dans cette filière et je regrette l’inconfort de cohérence de situation dans lequel va se trouver un groupe français, troisième pétrolier mondial.
J’assume la cohérence de mes positions. La situation sera analogue à celle que l’on connaît déjà pour les plantes génétiquement modifiées : en 2005, Vice-Président d’une mission sur les OGM, j’avais déjà dénoncé l’absurdité et l’incohérence du projet qui interdisait de la même façon la recherche et la production sur le sol national mais pas l’importation. Des millions de tonnes de tourteaux de soja génétiquement modifiés finissent ainsi hypocritement dans nos assiettes.
J’assume car le candidat Emmanuel MACRON, pendant la campagne présidentielle, revendiquait sa liberté de ton et son franc parler. Aujourd’hui, j’en fais de même. Je reste un député libre, qui, après s’être exprimé en primeur devant son groupe, vote en adéquation avec ses valeurs, et je m’attacherai à garder cette attitude tant que je serai élu.
Enfin, j’assume car cette interdiction revient à retirer aux prochaines générations la perspective de faire leurs propres choix en leur laissant la possibilité, si nécessaire, de jouir des ressources que nous possédons. Le cas exemplaire des îles Eparses et de l’océan Indien se pose. A Juan de Nova, dans le Golfe du Mozambique, le sous-sol regorge de gaz, plus propre des énergies carbonées. Le Canal du Mozambique est aujourd’hui vu comme la « prochaine mer du Nord en puissance ». Ses ressources liées à une possible exploitation pourraient servir la croissance et le développement des territoires français du sud de l’Océan Indien et financer un ambitieux projet d’autonomie énergétique renouvelable de ces territoires, et pourquoi pas alimenter un fond de développement des énergies renouvelables en Afrique. Avec cette loi, nous abandonnons cette option que ne sous-estimeront, eux, nos voisins que sont le Mozambique ou Madagascar avec des conséquences environnementales sur lesquelles nous serons sans prises.
Pour toutes ces raisons, j’ai voté, en mon âme et conscience, contre ce texte. Député libre et responsable, je l’assume pleinement.