Jean Arthuis commente l’actualité dans l’émission « Face aux Chrétiens »

Jean ArthAlliance Centristeuis était récemment l’invité de l’émission « Face aux chrétiens » animée par Dominique Gerbaud. Il répondait aux questions d’Éléonore Veillas (Radio Notre-Dame), Romain Mazenod (RCF) et Corinne Laurent (La Croix). Le contenu de l’interview a été repris dans le journal La Croix du 18 février.

Que pensez-vous du tohu-bohu fait autour des vacances tunisiennes de Michèle Alliot-Marie ? A-t-elle commis une erreur politique ?

Jean Arthuis: C’est une polémique déplorable. Il y a des concomitances fâcheuses et urgence à tourner la page. Ceci nous ramène à l’idée que nous nous faisons de la gouvernance publique, des règles d’éthique et de prévention des conflits d’intérêts. Il n’y a pas que la légalité des comportements, il y a l’image que l’on donne. Et pour gouverner, il faut suffisamment d’indépendance et d’impartialité. La femme de César doit être insoupçonnable.

Comment avez-vous trouvé Nicolas Sarkozy à la télévision, la semaine dernière ?

Il manquait une vision globale, le sens que l’on donne à l’engagement politique, aux réformes, la vision du monde, les enjeux de la mondialisation, les défis que nous avons à relever et la trajectoire. Il faut une forme de familiarité, mais la question est de savoir si le président doit être au milieu des Français, ou s’il doit être au-dessus des Français. Il y a une certaine sacralisation de la fonction car nous avons besoin d’un repère. Nous devons entendre celui qui peut dresser l’état des lieux et orienter la politique, s’il y a des efforts à accomplir. Et là, il y a urgence à sortir d’une sorte d’illusionnisme collectif, de toutes les formes de déni de réalité.

Êtes-vous pour la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF) ?

Je suis résolument pour sa suppression. Trop souvent, on imagine la politique publique et les moyens de l’État sous la forme de distribution aux uns ou aux autres. Notre République a tendance à perpétuer beaucoup d’inégalités et, pour ne pas y toucher, elle s’endette. Or, sous le poids de l’endettement, c’est l’indépendance nationale, la souveraineté, qui s’en va. Pensons-nous qu’un État est vraiment indépendant lorsqu’il est surendetté et que l’essentiel de la dette est souscrit par des investisseurs étrangers ? Le pacte républicain, c’est aussi l’idée que nous nous faisons des prélèvements obligatoires. Comment répartit-on la charge commune, sur les services publics, pour préserver le vivre-ensemble ? Notre fiscalité est d’une complexité folle jusqu’au moment où l’excès de prélèvements, dans un monde globalisé, fait qu’un certain nombre de contribuables peuvent être tentés de sortir du territoire national. Donc abrogation du bouclier fiscal, abrogation de l’ISF et, pour compenser les 3 milliards d’euros qui vont manquer, osons taxer à 45 % les plus hauts revenus et revoyons les barèmes et l’assiette d’imposition des plus-values mobilières et immobilières. Et, oui, il faut supprimer toutes les niches fiscales car c’est de la complexité et de l’injustice devant l’impôt.

Où en est la reconstitution de la famille centriste ?

J’appelle au rassemblement des centristes. Refondons cette maison, préparons un projet et veillons à ce qu’elle soit indépendante. Je demande qu’elle soit au centre, pourquoi dire au centre droit ou au centre gauche ? Au centre, point barre, ouverte à tous les centristes, y compris au MoDem.

 

Jean Arthuis commente l’actualité dans l’émission « Face aux Chrétiens »
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