Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé hier une série de mesures visant à accentuer la lutte contre le terrorisme. S’inscrivant dans le contexte d’une exceptionnelle gravité, caractérisée par un niveau de menace particulièrement élevé, l’UDI se félicite de la fermeté et de la lucidité du gouvernement, à travers le renforcement des arsenaux juridiques, des moyens capacitaires et des annonces d’ordre budgétaire.
Néanmoins, les Centristes, tout autant soucieux de la garantie de la liberté individuelle que de la nécessaire résilience sociétale et de la promotion de la sécurité collective, estiment que certaines urgences mériteraient d’être davantage mises en exergue.
Il en va ainsi de l’indispensable adéquation de nos dispositifs avec ceux de nos partenaires européens. L’UDI ne cesse d’appeler à la création d’une véritable Europe de la défense avec de nouveaux outils et stratégies au niveau communautaire.
La présence sur le territoire européen de plus de 5000 profils djihadistes, potentiels combattants européens, oblige désormais l’UE à les combattre aussi de manière plus unie et solidaire sur les fronts extérieurs (Mali, Libye, Syrie…). Une mutualisation des coûts des opérations extérieures à l’échelle européenne doit rapidement se mettre en place.
Il est indispensable d’œuvrer à une meilleure coordination tant au niveau des alertes précoces – sur le plan de l’acquisition du renseignement – que sur l’harmonisation des réponses judiciaires, en mettant, sur ce dernier point, l’accent sur la dé-radicalisation, particulièrement aggravée en milieu carcéral. Une mission d’évaluation, visant à l’harmonisation des réponses pénales et carcérales au phénomène djihadiste s’impose. Pour ce faire, l’UDI appelle de ses vœux la création d’un Observatoire européen de recherche et d’étude sur le terrorisme.
Comme l’UDI l’avait proposé dès novembre 2013, il serait particulièrement légitime de travailler à une meilleure coordination concernant le partage du renseignement, à travers des agences dédiées, afin de lutter plus effica-cement contre le fractionnement et de facto la dispersion de l’information, maillon faible dont se nourrissent nos adversaires.
Il conviendrait, dès lors, de définir également, une réelle stratégie européenne extérieure, à l’instar de celle consacrée à la sécurité européenne intérieure, rédigée en 2010, mais insuffisamment rénovée en décembre dernier.
Mais, au-delà de ces jalons posés sur le plan européen contre le terrorisme, il convient avant tout de les consolider au niveau national.
L’UDI a ainsi prôné, de longue date, la recréation d’un espace de cohésion et de solidarité universel entre les citoyens, notamment les plus jeunes d’entre eux, qui constituent nos premières lignes de défense.
La mise en place d’un « Service Militaire Adapté », dont l’objectif viserait à dupliquer en métropole ce laboratoire de l’intégration professionnelle et cet outil de mixité sociale, qui a fait ses preuves en Outre-mer, avec peu de moyens, serait de nature à répondre à l’une des exigences fondamentales de notre République : celle de l’égalité réelle des chances, de la lutte efficace et pérenne contre les décrochages, pour chacun, dans tous les territoires de la République. L’UDI sera force de proposition dans ce sens lors de la discussion de la révision de la Loi de Programmation Militaire discutée avant l’été au parlement.
C’est ainsi que le « terreau » dont se nourrissent les réseaux sectaires et criminels qui ont décidé d’attaquer notre cohésion nationale se trouvera asséché, pour une sécurité qui s’en trouverait, dès lors, significativement renforcée.
Philippe FOLLIOT
Vice-Président de l’UDI en charge de la défense et de la sécurité nationale
Député du Tarn
Secrétaire de la commission de la défense et des forces armées