| 26 FEV. 2019 |
« Laissez les Lumières allumées »… Je vous rassure, à l’heure de la transition écologique, je n’appelle pas au gaspillage de l’électricité mais à une prise de conscience philosophique. « Mes Lumières », ce sont celles de nos grands philosophes du XVIIIème siècle, de Voltaire à Rousseau en passant par Montesquieu, Diderot, d’Alembert… qui ont éclairé le monde et posé les fondements de nos démocraties.
Le « moi je » plutôt que le « nous », l’antisémitisme ou le racisme au quotidien, le rejet de l’autre parce qu’il est « riche », « assisté », vient d’ailleurs ou simplement différent… est aux antipodes de ce que nous ont appris « les Lumières ». Face à l’absolutisme royal, ils se sont battus contre la censure, pour la liberté d’opinion et de conscience, pour le respect de l’autre, pour le bien commun et pour que puisse naître la démocratie.
Il est des fondements, j’allais dire des fondations auxquelles il ne faut pas toucher et certaines images, certains propos, certains comportements nous choquent profondément. Retenons les leçons de l’Histoire, méfions-nous des théoriciens du complot et des fausses informations. Garder un sens critique mais juste et tolérant, c’est cela l’esprit des Lumières. Chaque fois que l’on s’attaque à un juif parce qu’il est juif, à un chrétien parce qu’il est chrétien, à un musulman parce qu’il est musulman, à un étranger parce qu’il est étranger, à un homosexuel parce qu’il est homosexuel… c’est à la République et à ses fondements que l’on s’attaque. Les récents débordements que nous avons connus font « froid dans le dos ». Le vivre ensemble est parfois difficile mais il est toujours indispensable dans une société qui doit savoir conjuguer la solidarité vis-à-vis des plus faibles et démunis avec le respect vis-à-vis des plus actifs et innovants, qui font avancer notre modèle économique pour que la redistribution sociale des richesses puisse avoir lieu.
« Le jour où ils sont venus arrêter des inconnus dans ma ville, je n’ai rien dit ;
Le jour où ils sont venus arrêter des gens dans mon quartier, je n’ai rien dit ;
Le jour où ils sont venus arrêter mon voisin d’appartement, je n’ai rien dit ;
Le jour où ils sont venus m’arrêter … personne n’a rien dit !!! »
Souvenons-nous du témoignage de cet anonyme allemand aux prémices de la terreur nazie, et rappelons-nous qu’il est des moments où il ne faut plus laisser dire et faire n’importe quoi… où il faut plus que jamais « laisser les Lumières allumées » !