En début de semaine, Jacques MEZARD, ministre de la Cohésion des Territoires, a annoncé son plan « Action cœur de ville » et nous avons eu la satisfaction de voir qu’Albi et Castres-Mazamet ont été choisies avec 220 autres villes dites de taille moyenne pour en faire partie.
Au-delà de ce plan, en nous plaçant au niveau « micro », si un domaine en particulier a un rôle primordial pour les collectivités en général et celles de notre département en particulier, c’est celui de l’aménagement du Territoire.
Certes, le (la) Maire d’une commune, le (la) Président(e) d’une Communauté de Commune ou d’une Communauté d’Agglomération doit avoir diverses qualités. Mais la plus importante à mon sens est de savoir se projeter dans l’avenir et d’imaginer ce que sera sa ville ou son agglomération d’ici 10, 15 voire 20 ans. Et c’est grâce à sa politique d’aménagement du Territoire que l’édile imprimera sa marque et sa vision pour longtemps. À titre d’exemple, Albi est ce qu’elle est parce qu’un Maire et son équipe l’ont imaginée ainsi vingt ans en arrière. Mais ce n’est pas le tout de le concrétiser, il faut savoir aussi le conserver !
J’en arrive donc à ce que je souhaite vous dire. Pour aménager correctement le territoire d’une commune ou d’un EPCI, il faut avoir une réflexion globale sur la mobilité, l’habitat (logements sociaux ou autres), le commerce, l’Economie, les équipements de santé, le budget d’Investissement, l’éducation, les réseaux tels que l’assainissement, la culture, le sport, la vie associative, les équipements publics, le tourisme etc, etc… et c’est de cette interconnexion entre tous ces sujets et de cette réflexion autour d’un bassin de vie que se construit le bien-vivre pour les habitants. Mais un bassin de vie ne se définit pas par des frontières « politiques » mais bien en prenant en compte le rayonnement des pôles centraux et les modes de vie des habitants.
Nous devons être vigilants, des outils tels que les SCOT, les PLU ou PLUI, les PDU (obligatoires ou volontaires), ou encore les PLH sont à notre disposition pour nous pousser à la réflexion. Quels sont les équilibres à trouver sur des territoires comme notre département ? La ruralité et l’urbain ne s’opposent pas et ne doivent surtout pas s’opposer. En termes d’habitat, de services publics, de déplacements et d’accès aux soins, c’est une complémentarité qui doit être trouvée. La solution des Maisons de Santé par exemple, comme celle de REALMONT pour laquelle j’ai dernièrement participé à l’inauguration officielle, est valable tout autant pour un territoire rural qui perd ses médecins généralistes que pour une ville de taille moyenne comme Albi qui n’arrive plus à attirer de jeunes médecins face à des métropoles toutes-puissantes.
De même, les infrastructures routières sont un enjeu, la circulation et le stationnement également et c’est sur ces thèmes que la collectivité de proximité peut agir. La politique du stationnement payant peut aussi être un outil afin de développer une politique de mobilité adéquate tout comme le développement et la structuration des réseaux de transports urbains. Il faut offrir des voies en site propre, cadencer et structurer l’offre sur des lignes de bus qui répondent au besoin du plus grand nombre, et compléter cette offre par du Transport à la Demande, des parkings relais et de co-voiturage où il est possible de garer sa voiture et prendre le bus pour se rendre à son travail par exemple.
Un débat agite actuellement beaucoup notre société, celle des équilibres commerciaux entre les zones commerciales et les commerces de proximité (ce qui n’est pas la même chose que les commerces de centre-ville). Dans ce débat, les collectivités ont un rôle primordial à jouer, par le zonage de leur PLU ou PLUI par exemple. Ainsi, citoyens et acteurs économiques auront un outil à leur disposition pour voir où se développera l’activité et où se développera l’habitat, mais aussi tout ce qui est préservé en zone agricole ou naturelle !
Je voudrais aussi évoquer les politiques d’habitats, de logements sociaux, d’accueil de nos seniors et des personnes handicapées ou à mobilité réduite. Tout ceci doit nous faire réfléchir à quel type d’habitat nous voulons et où nous devons permettre de les construire. Nous sommes là encore dans une question de zonage de PLUI. Mais il faut bien se dire que sur une commune comme Albi par exemple, dont le territoire est « petit » en nombre de mètres carrés et où il est clair qu’il faut maîtriser la consommation foncière, nous nous dirigeons en cœur de ville vers de l’habitat plus dense, notamment via la construction de collectifs. Cela permet d’équilibrer par des possibilités d’habitat moins denses dans les quartiers moins centraux. Il faut aussi permettre à toutes les familles de pouvoir se loger, et la politique de développement de l’habitat social ne doit pas se faire sur un seul quartier mais doit se coordonner sur des plus petites opérations réparties sur tout le territoire.
Je pourrai en écrire des pages, tant le sujet est passionnant! L’aménagement du territoire, c’est une sujet central, je le redis, primordial qui doit préoccuper tous ceux qui ont à gérer une collectivité locale. Car grâce à leur réflexion, c’est leur empreinte que nous verrons chez nous d’ici 10 à 20 ans, et c’est nous qui la vivrons !