Jeudi dernier, dans le cadre de la commission d’enquête sur le maintien de l’ordre républicain, Philippe FOLLIOT a eu l’occasion d’interroger le Directeur Général de reporters sans frontières, M. Christophe DELOIRE puis M. Ben LEFETEY, porte-parole du collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet.
Présidée par le député EELV Noel MAMERE, cette commission crée suite à la mort de Remi FRAISSE à Sivens vise à alimenter une réflexion large sur le maintien de l’ordre, les libertés publiques et donc le vivre ensemble. Cependant, les différences radicales de conception de l’ordre républicain entre Philippe FOLLIOT et Noel MAMERE ont quelque peu animé les débats. Le président de la commission, plutôt retenu dans une posture idéologique dont il est pourtant sensé se prémunir dans le cadre de sa présidence afin de permettre aux diverses opinions de s’exprimer librement, a notamment essayé d’empêcher M.DELOIRE de répondre à une question du député tarnais lui demandant son point de vue face aux atteintes à la liberté des journalistes perpétrées par les zadistes les plus radicaux à Sivens (question légitime considérant que l’association que M. DELOIRE venait représenter a fait son cheval de bataille le libre exercice de la profession de journaliste) l’accusant d’être vendu à la FNSEA et de mener une campagne électorale dans un cadre inapproprié.
Par la suite, Philippe FOLLIOT a pu interroger un peu plus librement M. LEFETEY sur les liens entre son collectif et les occupants ayant entrainé les dégâts et violences près de Sivens, sur ses propositions pour que les moyens policiers soient en capacité de répondre justement aux manifestants les plus radicaux, ou encore sur sa considération pour la décision publique prise par des représentants élus. Si ce dernier a affirmé qu’il ne fallait pas confondre zadistes et agitateurs et qu’il souhaitait que la prévention des conflits par les pouvoirs publics permette de favoriser la concertation avant conflit, il a longuement parlé des violences et provocations supposées des forces de l’ordre et des manifestants favorables à la retenue d’eau expliquant ainsi les réactions violentes des zadistes. Comprenant le saccage du conseil général du Tarn opéré par les éléments les plus perturbateurs de la ZAD et l’expliquant par le noyautage de sa lutte par des partisans d’extrême droite et des « manipulations » de l’Etat et des médias, le représentant du collectif s’est cantonné à une victimisation de sa cause l’empêchant de formuler toute autocritique après avoir précisé qu’à ses yeux les élus n’avaient pas de légitimité dans le cas précis puisqu’ils n’avaient pas œuvré au service du bien commun.
Après coup, même le rapporteur de la commission, Pascal POPELIN, n’a pas manqué de remarquer que la majeure partie du débat du jour ne pouvait que difficilement s’ancrer dans une réflexion sur le maintien de l’ordre, ce qui a conclu une séquence d’auditions pour le moins agitée.
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