Edito de la Lettre d’information n°101 du 19 octobre 2011
C’est à l’occasion d’une réunion à huis-clos tenue lors des journées parlementaires du Nouveau Centre que j’ai annoncé mon choix pour les prochaines présidentielles : je soutiendrai François Bayrou. Je comprends que ce choix puisse en déconcerter certains, c’est la raison pour laquelle il me semble nécessaire de l’expliciter.
Depuis l’avènement de la Ve République et l’élection du Président au suffrage universel, la vie politique française dans son ensemble se structure autour de cette échéance quinquennale. Ne pas y participer est inimaginable pour les centristes, qui appartiennent à un courant de pensée qui a vocation à influencer sensiblement la vie politique de notre pays. Eu égard aux valeurs gaullistes sociales qui me sont chères, épris de modération et partisan d’une république fondée sur le rassemblement, je me retrouve tout naturellement au sein de la famille centriste, cette dernière prônant de longue date ces valeurs cardinales. Malheureusement, le centre est aujourd’hui miné par les divisions internes et les querelles de personnes. Je constate le retrait de Jean-Louis Borloo et je vois, au sein même du parti dont il est le président, que beaucoup doutent de la crédibilité d’une éventuelle candidature d’Hervé Morin. Ayant toujours été clair sur le fait que je soutiendrais un candidat centriste au premier tour, j’ai décidé en cohérence de prendre mes responsabilités en officialisant le premier mon choix en faveur de François Bayrou. Car qui mieux que lui est à même de porter les couleurs du centre et espérer un score à deux chiffres à l’élection présidentielle ?
Je connais François Bayrou depuis près d’une décennie et j’ai participé en 2007 à une campagne présidentielle passionnante à ses côtés. Certes je n’ai pas bien vécu l’entre deux tours et n’ai pas approuvé certaines de ces décisions que je qualifierais d’errements regrettables. Mais en dépit de ces divergences ponctuelles, et contrairement à nombre de ses ex-proches, j’ai toujours conservé des liens étroits avec lui ainsi qu’avec notre ami commun Jean Lassalle.
Face à l’extrême gravité de la situation actuelle, je pense sincèrement que François Bayrou a la stature d’un homme d’Etat. En effet, force est de constater qu’il a souvent fait preuve de courage et de constance, et ce dans un contexte qui ne lui a pas toujours été favorable, loin s’en faut. Sur un certain nombre de sujets, et plus particulièrement sur celui de la dette, de l’Etat impartial, du rassemblement et de l’Europe, il a souvent été le premier à défendre une politique courageuse. Il est en définitive l’un des rares hommes politiques à incarner une attitude responsable, notamment à l’égard des générations futures.
Dans l’attente d’une décision collective prise au sein de l’Alliance Centriste, j’assume ce choix personnel dont je mesure la portée. Mais ici comme ailleurs, je l’ai fait en conscience… ce qui est pour moi l’essentiel.
Amitiés,
Philippe Folliot.