Édito de la lettre d’information n°112 du 27 avril 2012
A l’issue du premier tour de cette élection présidentielle, déjà marquée par un déni de réalité en grande partie orchestré par les deux candidats qualifiés pour le second tour, notre pays, notre France est toute…cabossée !
Non seulement les problèmes économiques, financiers, sociaux, éducatifs, de moralisation de la vie publique… demeurent, tant ces sujets n’ont peu ou pas été abordés. De plus, nous nous retrouvons face à une situation politique des plus préoccupantes : à peine plus de 50% des suffrages pour l’UMP et le PS, les électeurs se sont portés sur des candidats populistes (Le Pen et Mélenchon), ce qui nous interpelle profondément sur le mal-être, le mal-vivre de notre pays. Il ne faut pas stigmatiser nos concitoyens qui, pour nombre d’entre eux, ne manifestent pas une adhésion sur le fond de ces programmes mais un rejet des deux principaux partis qui se sont succédé au pouvoir depuis trente ans.
Quand on a peu, ou que les perspectives d’avenir restent sombres, le vote contestataire est l’exutoire démocratique de toutes les inquiétudes et de toutes les frustrations. Au regard des deux candidats restant engagés dans une « course à l’échalote » vers leurs extrêmes respectifs, on peut dire que l’adhésion à leurs idées ou à leurs personnes est assez « mollassonne » ; les électeurs de l’un voulant « virer Sarkozy » et les électeurs de l’autre rêvant de « battre Hollande ». « L’heureux élu » du 6 mai sera celui d’un clan contre un autre clan, celui qui aura suscité le moins de rejet et ce n’est pas avec une telle assise que l’on pourra raisonnablement espérer redresser le pays.
Autour de la candidature de François Bayrou nous poursuivions une vision réaliste et objective de la situation, nous pensions que seul un pays uni et rassemblé pourrait relever les immenses défis qui s’offrent à nous ; hélas nous n’avons pas suffisamment su nous faire entendre. Le peuple souverain a choisi et ce choix nous devons le respecter. De la même façon, je pense que nul n’est propriétaire de ses voix.
Je récuse le principe de consigne de vote, chacun étant responsable pour assumer ses choix. Y compris le vote blanc qu’avec François Bayrou nous souhaitons voir reconnu comme suffrage exprimé lorsqu’aucun candidat ou liste en présence ne correspond à votre choix.
3 200 000 électeurs ont récusé la bipolarisation, ou l’extrême bipolarisation de la vie politique. Un pôle central existe et sur ce socle nous nous battrons dès les élections législatives de juin prochain pour que notre pays soit… moins cabossé !
Amitiés,
Philippe Folliot