Depuis ma première élection, je n’ai cessé de défendre les intérêts de notre territoire et son nécessaire désenclavement. Intervenant de nombreuses fois à l’Assemblée nationale, j’ai longtemps interpellé le Gouvernement et les ministres des Transports successifs au sujet de la liaison autoroutière Castres-Toulouse. En 2010, j’avais obtenu l’accord de principe de Jean-Louis BORLOO, alors Ministre de l’Ecologie, concernant sa mise en place. Force est de constater que depuis cette date, le projet n’a que trop peu avancé.
En effet, depuis trop longtemps, l’autoroute Castres-Toulouse fait la Une de l’actualité tarnaise. Alors que notre territoire reste encore et toujours enclavé, des annonces gouvernementales sont faites, des débats sont lancés, des réunions sont tenues sans pour autant que les nécessaires décisions soient prises !
Véritable serpent de mer, cette liaison autoroutière transcende les clivages politiques, les querelles de personnes et bénéficie du soutien majeur de la population. L’agglomération Castres-Mazamet est la seule agglomération française de 100 000 habitants à ne disposer ni de gare TGV, ni d’aéroport international et ni d’autoroute. Ce projet, vital pour le bassin d’emploi, est soutenu par la quasi-totalité des élus du sud du Tarn toutes tendances confondues et par le conseil départemental et de nombreux élus du nord du Tarn (Maire d’Albi et de Gaillac, Sénateurs, Député de la 2ème circonscription…), par les forces vives du bassin (consulaires, centrales, syndicales, associations, syndicats professionnels) et par la population. Le territoire du Sud du Tarn n’a que trop souffert de cet enclavement. Ajouté à la crise, ce statut quo est insupportable pour celles et ceux qui, chaque jour, dynamisent la vie économique et ont pour ambition de développer une activité et créer des emplois. Cette injustice territoriale nous révolte, il est temps d’agir !
Cette liaison autoroutière, essentielle doit être mise en oeuvre, et ce pour plusieurs raisons :
- Un contexte législatif reste favorable à ce projet. Les opposants mettent souvent en avant les décisions du Grenelle de l’environnement qui empêcheraient toute nouvelle construction autoroutière ; c’est faux ! En effet, dans la loi n°2009-967 du 3 août 2009, il est précisé que « L’Etat veillera à ce que l’augmentation des capacités routières soient limitées au traitement des points de cogestion, des problèmes de sécurité ou des besoins d’intérêt local ». Ainsi, les deux notions clés du débat sont ici reconnues : la sécurité et le désenclavement avec le développement économique et l’aménagement du territoire. J’étais personnellement intervenu dans ces débats et j’avais fait voter un amendement au Grenelle en ce sens.
Cela justifie donc l’exception autoroutière car seul ce projet peut répondre rapidement et durablement à cette double urgence humaine et économique.
- Une urgence humaine : une RN 126 meurtrière et dangereuse. Depuis de trop nombreuses décennies, la RN 126 est une route dangereuse et meurtrière. Nous savons tous que l’aménagement progressif de cette route durera plus de 30 ans et qu’il sera lié aux capacités budgétaires de l’Etat. L’autoroute est donc le moyen le plus sûr à la fois pour les automobilistes, les usagers et les riverains.
- Une urgence économique : le désenclavement routier est une question de vie ou de mort. Sans la construction de l’autoroute Castres-Toulouse, le développement économique et social du bassin d’emploi n’aura plus aucunes perspectives et c’est tout un territoire qui en subira durement les conséquences. L’autoroute permettre la sauvegarde des emplois, l’implantation de nouvelles entreprises et le maintien de l’activité économique et industrielle. Ma circonscription couvrant aussi l’Albigeois, je ne peux que mesurer tous les jours l’impact positif du désenclavement sur la ville d’Albi et son agglomération par rapport à Castres.
- Une stratégie gagnante pour la région. Ce projet autoroutier permettra l’ouverture sud du Tarn sur l’extérieur. Il profitera bien entendu à notre territoire mais aussi à la région. La métropole toulousaine, si elle ne veut pas étouffer, va devoir s’ouvrir à ses périphéries et impulser un développement équilibré avec ses périphéries. La mise en place de cette stratégie gagnant-gagnant permettra à la fois de créer les conditions de développement économique et humain de Castres-Mazamet et de préserver la qualité de vie des habitants de la métropole toulousaine, qualité de vie qui rende la métropole si attractive. L’autoroute doit être pensée dans un schéma infrarégional et bénéficiera à un vaste et large territoire !
- Un large consensus local. Les clivages politiques et les égoïsmes ont été surmontés : aujourd’hui, c’est le seul intérêt général qui prime. Ce cri sourd du territoire mérite d’être entendu ! Le rassemblement de l’essentiel des forces politiques, économiques et sociales doit être respecté. Cette mobilisation unique des élus, des représentants, des syndicats, des associations et de la population doit être entendue au niveau national.
- Des arguments peu convaincants des opposants :
- Un faux problème du tarif du péage: A ce stade, personne ne peut évaluer quel sera son montant exact ni la nature du péage retenu. Une seule chose est sûre, c’est que ramené au prix du kilomètre parcouru, Castres-Toulouse ne sera pas plus cher que Carcassonne-Toulouse, Pamiers-Toulouse, Montauban-Toulouse ou Agen-Toulouse.
- Une solution alternative : la rénovation de la RN 126: Aujourd’hui, cette route est à la fois dangereuse et meurtrière. Engager des travaux de modernisation prendrait beaucoup de temps (plus de 30 ans) et serait soumis aux aléas budgétaires. Ainsi, la solution autoroutière serait la plus sûre, la plus rapide et la moins coûteuse.
- Un préjudice écologique: Comme j’ai pu le dire, le Grenelle de l’environnement que j’ai voté autorise la mise en place de tel projet dès lors qu’il revêt d’un intérêt local. Nul ne peut pas penser que cette liaison autoroutière ne respectera pas l’environnement et sera néfaste pour la faune et la flore. L’écologie fait désormais partie de notre vie quotidienne, les techniques de préservation existent. Notre environnement ne sera pas déséquilibré et attaqué, d’autant plus que nos routes sont empruntées par des véhicules de moins en moins polluants.
L’autoroute Castres-Toulouse doit se faire, ce projet doit aboutir. Mobilisons-nous aujourd’hui pour donner un espoir au bassin Castres-Mazamet-Montagne et une perspective d’équilibre à la Région Midi-Pyrénées !
Agissons aujourd’hui car demain, il sera trop tard ; c’est pour cela que cette enquête d’utilité publique est une étape importante et cruciale de l’avancement et de la réalisation ce projet vital !
Philippe FOLLIOT
Député du Tarn