Le 29 décembre dernier, durant la « trêve des confiseurs », a été publié le redécoupage des cantons dans le Tarn. A la lecture de celui-ci, préparé sans réelle concertation et en catimini par la majorité socialiste au pouvoir, on y voit un coup de rabot démographique ainsi qu’une atteinte grave à la solidarité et à l’égalité territoriale. Au-delà du fait qu’il n’entrainera aucune économie, il ne respecte ni les intercommunalités, ni les logiques territoriales, ni les limites naturelles de nos territoires et met en avant de nombreuses incohérences urbaines. Ce redécoupage ne respecte pas les limites naturelles. Pour ne prendre que l’exemple de Castres (qui passera de 4 à 3 cantons) les quartiers jumeaux d’Aillot et Bisséous seront pour la 1ère fois dans deux cantons différents. Ainsi la rivière Agout qui jusqu’alors servait de frontière entre les cantons ne l’est plus ainsi. Le canton 1 comprend le quartier d’Aillot situé sur la rive gauche et Melou-Chartreuse à l’opposé de la ville, côté rive droite. Le canton 2 comprend Bisséous-Savonnerie, côté rive gauche et Puech Auriol situé sur la rive droite. Quant au canton 3, le quartier de Lameilhé, situé sur la rive gauche sera associé au quartier de Laden sur la rive droite.
Autre exemple, la commune de Lacrouzette (très majoritairement à droite) est la seule commune détachée de l’ex-canton de Roquecourbe pour être raccroché, dans le cadre d’un appendice, à celui de Lacaune (qui vote déjà majoritairement à droite) alors qu’elle aurait pu faire basculer le canton Castres 2 dans l’opposition ! La volonté d’assurer la majorité au seul PS dans le département du Tarn est flagrante et dangereuse. Après bientôt 40 ans de pouvoir sans partage, une fraction du seul Parti socialiste veut empêcher toute perspective d’alternance, mais comme cela s’est souvent vérifié lors de redécoupages incohérents orientés et partisans, cela se retourne souvent contre leurs auteurs… !
Pour Castres Ensemble : Philippe Folliot, Nicole Jeanrot, Jacques Mestre.
Tribune N°243