| 7 AVR. 2020 |
Tout le monde en parle, tout le monde en rechercherait, tout le monde en attendrait, tout le monde en aurait envie, je parle bien entendu des masques.
Au-delà des futiles polémiques des sachants de la 25e heure, qui, bien entendu, avaient tout prévu, l’arrivée du virus à Wuhan, puis son extension au monde entier et le cortège des conséquences, le manque de masques et la folie qui s’est emparée de quelques-uns à la recherche du précieux sésame est quelque peu irrationnelle.
Que les choses soient claires, je ne suis pas un virologue de comptoir ou de réseaux, je ne suis pas un médecin de pacotille qui serait à même et capable de vous expliquer l’intérêt ou pas pour tout le monde de porter un masque, à certains moments ou en permanence, à l’intérieur comme à l’extérieur, en sphère privée comme publique. Je pense qu’il faut faire preuve d’humilité en la matière, et faire confiance aux VRAIS médecins, aux VRAIS spécialistes qui nous diront s’il est utile ou non de porter un masque où, quand et combien de temps !
Pour ne rien vous cacher, je suis complètement sidéré, pour avoir des témoignages directs depuis les tarmacs des aéroports chinois (la Chine étant le premier producteur mondial, et de loin), par les « mercenaires », travaillant pour les américains le plus souvent, se comporter comme des cowboys du temps de la Conquête de l’Ouest en achetant au prix fort – pour ne pas dire très fort ! – cargaisons et vols cargos afin de profiter d’un soudain mais juteux… business ! Le monde devient fou, complètement fou : parole donnée, contrat signé, engagements pris ne voudraient plus rien devant les liasses de billets (verts !). Je pense qu’il est temps que les diverses autorités étatiques mettent de l’ordre dans ces pratiques !
Au-delà de cela, je voudrais vous faire part de mon opinion sur l’option du port de masques généralisée et des conséquences sociales de cette pratique.
Tout d’abord, comme cela est inscrit dans la loi, à ce jour, il est interdit de se promener dans l’espace public masqué ou voilé, sauf exception dûment prévue, limitée dans l’espace et dans le temps (carnaval, processions…). Aujourd’hui, ceux qui l’enfreignent sont de trois ordres :
- Les black blocks et autres émeutiers et manifestants violents qui veulent en découdre avec les forces de l’ordre et tout casser ;
- Les hooligans, dans et autour des stades de football, qui veulent se battre et violenter des supporters adverses ;
- Les islamistes radicaux obligeant leurs femmes à porter le voile intégral, qui veulent provoquer la société Française.
Je pose une question simple, mais à mon avis très difficile – pour ne pas dire impossible – à résoudre : comment différencier porteurs de masques aux bonnes intentions (se protéger ou protéger autrui du virus) et ceux aux mauvaises intentions (casser, se battre et provoquer) ?
Quand je vois une responsable populiste qui attaque le gouvernement et entretient une polémique sur les masques qu’elle veut généraliser, je voudrais qu’avant elle m’explique comment demain elle verbalisera une femme qui sort portant un voile couvrant ses cheveux (ce n’est pas interdit) et avec un masque FFP2 sur le visage, avec lunettes de protection, ou un jeune qui sort avec une casquette ou capuche et les mêmes masque et lunettes ?
Je me remémore les longs débats de l’Assemblée, en 2004, sur l’interdiction du voile à l’école, ou en 2010 sur l’interdiction du voile intégral. Les notions de respect de la laïcité et la nécessité de, au-delà des conventions sociales et aspects juridiques et réglementaires, montrer son visage à l’autre, ce qui constitue une reconnaissance mutuelle d’humanité et de respect réciproque… tout cela, nous serions bien sages de ne pas l’oublier !
Mon intime conviction, c’est qu’il faut, malgré la pandémie et l’émotion du moment, être très prudents sur cette question car une société où tout le monde serait masqué et tracé ne serait plus la nôtre, elle ne serait plus tout à fait et complètement démocratique.
Quoi de plus beau et humain que… le sourire d’autrui ! Pourvu qu’on puisse continuer à être autorisés à… le regarder !
Amitiés,
Philippe FOLLIOT