Jeudi dernier étaient à nouveau organisées des auditions de la commission d’enquête sur le maintien de l’ordre. Philippe FOLLIOT, après avoir rendu hommage à la gendarmerie qu’il identifie comme « pivot de la République », a interrogé le directeur général de la Gendarmerie nationale, le Général Denis FAVIER, sur l’adaptation des forces de maintien de l’ordre et de son équipement aux contextes violents croissants et sur l’opportunité de spécialiser CRS et gendarmes mobiles respectivement sur les zones urbaines et sur les terrains ruraux et périphériques. Appuyant sur le nécessaire équilibre à trouver entre armement et protection des forces de maintien de l’ordre, le Général FAVIER s’est montré mesuré sur l’intérêt d’une spécialisation accrue des deux forces car, de fait, elle s’applique en partie et l’absence de bornes entre les deux types de terrains d’intervention permet, par exemple, aux gendarmes mobiles de venir en soutien des CRS si besoin ou d’effectuer des missions de sécurisation pour s’ancrer dans leur territoire quand ils n’agissent pas dans le cadre du maintien de l’ordre.
S’adressant ensuite au directeur général de la Police nationale, M. Jean-Marc FALCONE, Philippe FOLLIOT a souhaité recueillir son avis sur la territorialisation de certaines forces de maintien de l’ordre étant donné qu’aujourd’hui certaines unités non spécialisées en la matière, comme les BAC et les PSIG, doivent assurer des missions de maintien de l’ordre, comme par exemple dans les ZAD. Pour M. FALCONE, au vu du faible nombre d’unités de CRS disponibles sur le territoire français, celle-ci s’avère peu réaliste. Le seul levier possible réside dans des décrochages temporaires de certains agents qui remplissent des missions de sécurisation sur saisine des préfets de secteurs et sur l’accomplissement de fonctions de maintien de l’ordre par les unités non spécialisées mais territorialisées que sont les compagnies départementales d’intervention.