Le sénateur Philippe Folliot dénonce dans une question écrite (n° 10170) adressée au Minsitre de l’Intérieur le manque de moyens des forces de gendarmerie et de police dans les Outre-mer. Cette question écrite, déposée le 15 février 2024, rappelle ainsi le contexte difficile en matière de sécurité et le peu de moyens dont disposent les forces de sécurité intérieure pour y faire face, alors même que cela avait été annoncé comme un objectif du Ministère.
Texte de la question :
M. Philippe Folliot interroge M. le ministre de l’intérieur et des outre-mer sur son bilan et la situation particulièrement grave dans nos outre-mer en matière de sécurité, en particulier en zone gendarmerie nationale. En effet, il nous a été présenté que le rattachement de l’outre-mer au ministère régalien de l’intérieur serait une bonne chose et un atout pour la sécurité de nos compatriotes ultramarins. Cependant, alors que la gendarmerie nationale est responsable de 99 % du territoire ultramarin et de 70 % de sa population, elle ne dispose pour effectuer ses missions que de 5,5 % des effectifs nationaux de la gendarmerie et ce, de plus, à grand renforts de gendarmes mobiles et de réservistes opérationnels qui comptent presque pour la moitié de ceux-ci. Or, la zone gendarmerie outre-mer connaît des chiffres inquiétants avec 25 % des atteintes aux personnes constatées à l’échelle du pays par la gendarmerie nationale, 25 % de la grande criminalité, 30 % des homicides et tentatives d’homicides, plus de 50 % des vols à main armée et 50 % des agressions. Ceci se traduit par le fait qu’en 2023, 25 % des gendarmes blessés en France l’ont été en outre-mer. La situation en matière de sécurité est donc catastrophique, les chiffres en zone police ne sont guère meilleurs. Eu égard de la disproportion entre les moyens alloués à la gendarmerie outre-mer et l’activité rencontrée sur le terrain, il souhaiterait connaître les mesures que compte enfin prendre le ministre en charge à la fois de la sécurité et des outre-mer pour permettre une répartition plus efficace des moyens des forces de sécurité intérieure et surtout la prise en compte des légitimes attentes en matière de sécurité de nos concitoyens ultramarins.