Montesquieu disait que nous devrions toucher à la loi la main tremblante. Philippe Folliot a dit que nous devrions toucher à la Constitution la main très tremblante.
Lundi 10 mai dernier, le Sénat a débattu du projet de loi de modification de l’article premier de la Constitution française pour y inscrire la lutte contre les dérèglements climatiques et la conservation de l’environnement.
La lutte contre les changements climatiques et la conservation de l’environnement et de la biodiversité est primordiale à bien des égards. Néanmoins, le sénateur du Tarn ne croit pas qu’il faille modifier la Constitution pour y inscrire à l’article premier ces mentions-là. En effet, Philippe Folliot croit en l’écologie du terrain, territorialisée, qui est mise en oeuvre par les Français chaque jour au plus près de leur quotidien.
Le sénateur Philippe Folliot ne croit pas en l’écologie punitive, ce que la modification de la Constitution constituerait. En effet, si la Constitution est modifiée ainsi, le droit à l’environnement prendra le pas sur l’ensemble des autres droits de notre pays. Les droits sociaux, économiques, les projets d’élus locaux, les politiques nationales de développement humain pourraient être remis en cause, de manière judiciaire, par le droit à l’environnement. Aussi, si un maire souhaite faire construire une crèche ou une école, ce projet pourrait être annulé si d’aventure un habitant venait à le remettre en cause au nom du droit à l’environnement.
Philippe Folliot croit sincèrement que nous tomberions dans une judiciarisation de notre société, qui aboutirait à la victoire du principe de précaution sur tout autre considération.