Hier, lors des questions au gouvernement, Philippe FOLLIOT a interrogé le ministre de l’agriculture sur l’avenir de la Politique Agricole Commune. Le député a fait part de son inquiétude concernant l’échec du sommet européen des 22 et 23 novembre dernier. Il s’est notamment opposé à la proposition du président du Conseil européen de ramener la PAC de 420 à 372 milliards d’euros entre 2014 et 2020. La France perdrait plus de 700 millions d’euros d’aides directes par an, et 120 millions d’euros, pour le développement rural, si important pour nos territoires.
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Voici la retranscription intégrale de son intervention :
M. Philippe FOLLIOT. Monsieur le Premier ministre, contrairement à la tradition et à la courtoisie républicaine, vous n’avez pas daigné répondre personnellement à un président de groupe, Jean-Louis Borloo : c’est d’autant plus troublant que tout le monde a constaté que le Gouvernement cache les vrais chiffres du chômage à la Représentation nationale. C’est inacceptable.
Monsieur le ministre de l’agriculture, forte de son histoire et de la diversité de ses terroirs, la France reste dans le peloton de tête des grandes puissances agricoles mondiales. Le groupe UDI tient à réaffirmer son soutien plein et entier à ce secteur déterminant, ainsi qu’à l’ensemble des femmes et des hommes qui travaillent jusqu’à soixante heures par semaine la terre avec passion. Ces derniers ne demandent pas l’aumône. Ils récusent toute notion d’assistanat : leur souhait est de pouvoir vivre dignement de leur travail, en percevant une juste rémunération de leurs productions. Cinquante ans après son instauration, la PAC a été un véritable outil de dynamisation de notre agriculture, à travers des soutiens ciblés qui doivent davantage venir en aide à nos petites exploitations, et je pense à l’élevage qui souffre dans nos territoires de moyenne montagne. Aussi l’échec du sommet européen des 22 et 23 novembre est-il une mauvaise nouvelle pour l’agriculture française. Nous, centristes, tenons à relayer les interrogations et les inquiétudes qui prennent de l’ampleur dans nos campagnes. La proposition du président du Conseil européen de ramener la PAC de 420 à 372 milliards d’euros entre 2014 et 2020 est un coup dur pour nos agriculteurs. C’est tout simplement inacceptable ! La France perdrait plus de 700 millions d’euros d’aides directes par an, et 120 millions d’euros, pour le développement rural, si important pour nos territoires.
Monsieur le ministre, comment envisagez-vous de faire valoir les intérêts de la France et de l’agriculture française à l’occasion des prochains sommets européens ?
M. le président. La parole est à M. Stéphane Le FOLL, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt.
M. Stéphane Le FOLL, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. Je voudrais vous dire que je n’ai pas attendu ce soutien pour avoir le souci du budget de la politique agricole commune. Je voudrais vous rappeler simplement un chiffre. Il ne s’agit pas de parler des 421 milliards d’euros qui étaient le budget des précédentes perspectives financières, il s’agit de parler du budget qui a été proposé par M. Van Rompuy au début de la négociation et qui s’élevait, lui, à 361 milliards d’euros. C’est de cela dont on discutait et c’est cela qui était la menace qui pesait sur la politique agricole commune. Tout l’enjeu de ce débat à l’échelle européenne, c’est effectivement de ramener l’Europe à la conscience qu’elle doit avoir que les deux grandes politiques, l’agriculture comme la politique de cohésion, sont des politiques qui s’adressent aux citoyens européens, ce sont des politiques essentielles, en particulier pour la politique agricole, politique stratégique, à l’échelle du monde, pour l’Europe. Il ne s’agit pas uniquement de parler des agriculteurs français, même s’il faut défendre les agriculteurs français, il s’agit de parler de l’agriculture comme d’un secteur stratégique pour notre pays, mais aussi pour l’ensemble de l’Europe. Les négociations ont échoué, un progrès a été noté, il faut qu’on poursuive pour défendre cette idée simple : l’agriculture, c’est aussi notre avenir.