La Commission de la Défense nationale et des Forces armées s’est réunie pour examiner le rapport d’information portant sur l’évolution du rôle de l’Organisation du Traité Atlantique-Nord (OTAN).
Celui-ci a été co-rédigé par Gilbert LE BRIS, Député du Finistère, et Philippe VITEL, Député du Var, tous deux membres de la délégation française auprès de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN. L’objectif du rapport était notamment de pouvoir débattre à propos de la participation de la France à cette alliance, alors que cela fait parfois l’objet d’interrogations.
Philippe FOLLIOT, Secrétaire de la Commission, a pris la parole afin de souligner la pertinence d’une diplomatie commune à l’échelle de l’Europe ou de l’Atlantique nord. Il a également souhaité savoir où en était l’objectif de diminution de l’hypertrophie administrative de l’OTAN.
Vous trouverez ci-dessous sa question et la réponse du rapporteur :
«M. Philippe Folliot. Je voudrais vous livrer un élément de réflexion : tant que nous n’aurons pas une diplomatie commune, à l’échelle de l’Europe ou de l’Atlantique nord, il sera difficile d’envisager des évolutions dans la mesure où la défense est le bras armé de la diplomatie.
Nous sommes donc dans une situation schizophrénique entre les égoïsmes nationaux, la solidarité atlantique et la volonté d’approfondir la solidarité européenne, qui est souvent la variable d’ajustement. Tant qu’on restera dans ce même cadre, toute idée d’approfondissement de la PSDC demeurera un vœu pieux. Cela doit être souligné.
Ensuite, on peut juxtaposer un certain nombre d’éléments de réflexion et de stratégie mais force est de constater qu’il y a un manque de cohérence global.
Je voulais également vous poser une question très précise : quand la France a réintégré le commandement intégré de l’OTAN, des engagements avaient été pris pour faire baisser l’hypertrophie administrative de l’OTAN. Avez-vous pu analyser ces éléments ? Qu’en est-il de cette réforme, qui avait fait l’objet d’engagements lors d’un sommet en 2009 ou 2010 ?
[…]
Gilbert Le Bris, rapporteur. Je partage le point de vue de Philippe Folliot, la diplomatie doit être collective en amont de tout si nous souhaitons avoir un bras armé derrière. La diplomatie européenne a effectivement encore beaucoup de chemin à faire, même si elle se trouve dans les mains d’une de nos anciennes collègues de l’AP-OTAN, Mme Federica Mogherini.
Concernant l’hypertrophie administrative, il est vrai que quand la France est rentrée dans le commandement militaire intégré, elle a mis comme condition la diminution de ses structures. Des progrès ont été faits depuis : le nombre d’agences est passé de 14 à trois, avec une économie de 20 %, les effectifs sont passés de 13 000 à 8 000, avec également des économies financières. Cela va donc dans le sens que nous souhaitons. »