Philippe FOLLIOT, Secrétaire de la Commission de la Défense nationale et des Forces armées, est intervenu lors de l’audition de Madame Rose-Marie ANTOINE, directrice générale de l’Office national des anciens combattants et des victimes de guerre (ONAC-VG), sur le rôle de l’ONAC-VG en matière de suivi des blessés et de prise en charge des pupilles de la Nation.
Celui-ci l’a interrogée sur le maillage territorial de l’Office, suite à la loi NOTRe qui a modifié l’organisation administrative française. Il a également souhaité savoir quel lien l’ONAC-VG entretient avec d’autres associations. Surtout, il a évoqué le mémorial national des anciens combattants d’Afrique du Nord de Montredon-Labessonié, en espérant que celui-ci obtienne le soutien de l’ONAC-VG.
Voici l’extrait du compte-rendu de la Commission de la Défense nationale et des Forces armées :
« M. Philippe Folliot. Je voudrais revenir sur votre maillage territorial : avec la mise en place des grandes régions, n’y aura-t-il pas une tentation de regrouper au niveau régional un certain nombre de services ou de mutualiser, au niveau départemental, vos services avec ceux des délégués militaires départementaux ? J’aimerais également savoir si vous entretenez des liens particuliers avec des associations qui disposent de moyens importants, comme Les Gueules cassées ou Les Ailes brisées, pour organiser ou financer certaines actions. Enfin, à Montredon-Labessonnié, il y a un mémorial national des anciens combattants d’Afrique du Nord qui mérite votre soutien, car de nombreux bénévoles y effectuent un travail admirable pour faire vivre notre mémoire collective.
Mme Rose-Marie Antoine. S’agissant du maillage territorial, c’est une force qui compte tenu de nos effectifs présente aussi quelques faiblesses. C’est une force car il répond au besoin de proximité de nos ressortissants. Je rappelle que le rapprochement avec les délégations militaires départementales (DMD) se fait naturellement bien que nous ayons deux métiers totalement différents. Le ministre est très attaché à ce maillage et nous devons réfléchir à son avenir pour conserver cette présence de proximité. Nous devrons travailler différemment, en demandant à nos équipes de se déplacer lorsque cela est nécessaire comme le font déjà nos assistantes sociales qui ne sont pas présentes dans tous les départements. Quoi qu’il en soit, je tiens à vous rassurer, ce maillage est maintenu. Mais avec trois personnes par département, le fonctionnement du service est parfois difficile et peut engendrer des problèmes pour nos agents, qui se voient parfois contraints de réduire les plages horaires d’ouverture au public.
Nous avons de bonnes relations avec Les Gueules cassées ou les Ailes brisées. Elles ne financent pas l’ONAC bien qu’elles apportent parfois un appui pour certains projets pédagogiques comme les concours tels que les petits artistes de la mémoire.
Je connais le mémorial de Montredon Labessonie, beau projet d’initiative associative. Nous devons en effet être plus attentifs à son rayonnement. Le sujet de la guerre d’Algérie est encore très sensible et un monument n’a de sens que s’il a une vocation pédagogique. Il est donc important de développer cet aspect.
Depuis 2011, l’ONAC entretient neuf hauts lieux de mémoire et l’ensemble des nécropoles nationales. Ce transfert de missions s’est fait avec des effectifs restreints, ce qui n’a pas été simple les premières années. La réorganisation récente des services devrait nous permettre d’être en mesure d’entreprendre des travaux de restauration conséquents. Pour ce qui concerne les nécropoles et l’entretien des carrés militaires, nous le faisons en partenariat avec divers partenaires dont le Souvenir français, ce dernier ayant passé une convention en ce sens avec la DMPA et l’ONAC. Nous allons solliciter également des jeunes en service militaire volontaire pour entreprendre ce travail.
Certains jeunes en service civique ont rejoint l’ONAC et exercent déjà un rôle de guide conférencier dans les hauts lieux. »