| 8 MAI 2019 |
Le 27 mars dernier, en Commission Défense dont Philippe FOLLIOT est membre sans discontinuer depuis 17 ans, les députés Bastien LACHAUD (LFI – Seine-Saint-Denis) et Christophe LEJEUNE (LREM – Haute-Saône) venaient présenter le rapport d’information sur l’évaluation des dispositifs de lutte contre les discriminations au sein des forces armées dont ils sont rapporteurs.
Dans ce rapport, les députés, qui ont travaillé pendant des mois sur l’état des discriminations au sein des armées, formulent un certain nombre de préconisations en matière de lutte contre les discriminations fondées sur le genre, les origines, la couleur de peau, les convictions religieuses, l’orientation sexuelle ou l’état de santé. Comme ils l’ont rappelé, s’il reste encore du travail à faire comme partout ailleurs dans la société, l’armée a fait énormément de progrès sur le champ de l’égalité et de la tolérance.
Lors de cette séance particulièrement agitée où les députés des extrêmes ont monopolisé la parole sur la considération ou non de fêtes traditionnelles des armées comme prosélytiques ou non, Philippe FOLLIOT a pris la parole afin de rétablir le calme en mettant en avant le fait que la célébration de certains Saints du calendrier par les armées n’avait plus de caractère religieux mais bien coutumier, dont l’importance pour l’esprit de corps est aussi importante que d’autres traditions sans origines religieuses, comme certaines commémorations de batailles ou divers chants.
M. Philippe Folliot. Le 18 août 2008, dix de nos soldats tombaient dans la vallée d’Uzbin. Huit d’entre eux étaient issus du 8e régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa), implanté à Castres, dans ma circonscription. Quelques jours plus tard, deux cérémonies furent successivement organisées, la première aux Invalides, la seconde dans la cathédrale de Castres, à laquelle étaient associées toutes les familles des soldats tués lors de cette embuscade, quelles que soient leurs convictions comme leur confession. Il est des traditions dans notre armée qu’il ne faut pas confondre avec un quelconque prosélytisme. Dès lors, Messieurs les rapporteurs, permettez-moi de saluer votre travail et de vous rendre hommage car, de mon point de vue, lutter contre les discriminations est fondamental dans nos armées, comme partout ailleurs. Rappeler les principes élémentaires en la matière est essentiel et doit tous nous rassembler. Monsieur le président, il me revient en mémoire une audition tenue sous la précédente législature, réunissant tous les aumôniers militaires de toutes les confessions. C’était un moment particulièrement fort, notamment car ils avaient souligné la spécificité de l’engagement militaire, au paroxysme duquel se trouve le sacrifice suprême : la vie. C’est bien ce sacrifice qui distingue l’engagement militaire de tous les autres engagements au sein d’autres institutions. Dans ce contexte, l’esprit de corps est un élément fondamental. Il se bâtit notamment sur le respect des traditions. Pour ma part, je suis très attaché aux traditions qui entourent la 11e brigade parachutiste. Aucun régiment ne peut se considérer comme tel s’il ne se réunit pas pour la fête de Saint-Michel ou ne commémore pas la bataille de Bazeilles. Dès lors, ne confondons pas religion et tradition, bien que des pratiques puissent heurter certaines personnes. Ainsi du 8e RPIMa, dont certaines chansons ne sont pas en français mais en polynésien du fait de la tradition polynésienne de ce régiment ! Cela fait partie des éléments constitutifs de ce régiment ! En conclusion, je souhaiterais ainsi insister sur le fait que si la lutte contre les discriminations est bien essentielle – j’allais presque dire « Dieu merci ! » – faisons en sorte de permettre le respect des traditions au sein de nos armées et de nos régiments.