Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2013, Philippe FOLLIOT a participé à l’examen des crédits relatifs à la défense. Au cours de la discussion générale, il a rappelé l’engagement sans faille de nos soldats à travers l’histoire ainsi que la responsabilité de notre pays en matière de défense à la fois sur la scène internationale, à travers nos engagements militaires, et sur notre économie, à travers l’industrie de la défense et les emplois qu’elle crée. Sur les dizaines d’intervenants lors de la présentation budgétaire, Philippe FOLLIOT est l’un des seuls à être monté à la tribune sans note.
Visionner la vidéo de son intervention.
Voici le texte de son intervention :
M. Philippe Folliot. Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la présidente de la commission, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, en incarnant un certain nombre de valeurs chevillées au plus profond de la nation, les hommes et les femmes qui ont participé, durant l’histoire, à la défense de notre pays, de Valmy à Verdun, du Chemin des Dames jusqu’à la vallée de la Kapisa en passant par l’Indochine et l’Afrique du Nord, ont toujours incarné, par leur sacrifice et par leur engagement en combattant pour notre pays, la grandeur de la France.
Aujourd’hui, nous sommes dans une situation assez spécifique qui nous invite à nous poser un certain nombre de questions et à réfléchir sur ce que la défense est pour notre pays.
La défense, c’est l’assurance-vie de la nation, et comme toute assurance-vie, quand elle ne sert pas, certains trouvent qu’elle coûte trop cher. Il est essentiel pour chacune et chacun d’entre nous d’être conscient de cette nature et de ces enjeux, de même que de savoir que si, dans le concert des nations, la France pèse plus que son importance au regard de sa population ou de son poids économique, c’est en grande partie à sa puissance et à son savoir-faire militaires qu’elle le doit. Nous sommes membres du Conseil de sécurité des Nations unies. Cela engendre des droits, mais aussi des devoirs, notamment celui d’avoir la capacité d’assurer son rang et celui de pouvoir assumer ses responsabilités dans des engagements militaires internationaux, dans le cadre des Nations unies, comme force de la paix. Mais la défense, c’est aussi un certain nombre d’enjeux sur le plan technologique parce que notre pays, grâce à son industrie de défense, maîtrise des technologies dont les conséquences ne sont pas à négliger pour l’industrie civile. Voilà également quelque chose d’important et d’essentiel. La défense joue aussi un rôle essentiel pour notre économie au travers, ici aussi, de son industrie. Alors que nous avons un déficit du commerce extérieur de 70 milliards d’euros en 2011, la balance de notre défense est excédentaire, plus 6,5 milliards d’euros. Cela également a un impact parce que si l’on n’exporte pas, les équipements pour nos forces nous coûteront beaucoup plus cher. Au-delà de ces éléments, elle a aussi des conséquences directes sur l’emploi : près de 300 000 emplois directs sans compter tous les indirects.
Nous voyons ainsi que la défense doit être au cœur des préoccupations de la nation.
On a beaucoup parlé de « l’heure de vérité », de « moment important », car avec le Livre blanc vont se poser un certain nombre de questions : en effet, notre pays a-t-il les moyens de ses ambitions ? Bien entendu, nous verrons, à l’issue de ce nouveau livre blanc, ce qu’il en est de l’adaptation des moyens au regard des contraintes budgétaires et financières du moment. Cela étant dit, je veux, monsieur le ministre, vous rendre hommage pour votre implication personnelle, dans un contexte particulièrement difficile. Mais j’ai plusieurs questions à vous poser.
La première est relative à l’Afghanistan. Quitter ce pays va entraîner un certain nombre de coûts, notamment des coûts d’accompagnement – à hauteur de 88 millions d’euros –, mais je rappelle aussi que les États-Unis nous ont demandé de financer à hauteur de 10 % l’équipement et les soldes des Afghans de 2014 à 2016, ce qui pourrait représenter près d’un milliard d’euros. La France répondra-t-elle oui ou non à cette demande ? Et surtout, est-ce que cela impacterait le budget de la défense ?
Une autre question que je vous avais déjà posée, monsieur le ministre, porte sur les recettes exceptionnelles dans le budget en cours. J’ai noté une contradiction entre le vote d’une loi sur le logement qui prévoit des cessions gratuites et ses conséquences potentielles pour le budget de la défense.
J’aurais aimé parler des enjeux de souveraineté par rapport à notre domaine maritime.
En conclusion, nous centristes, monsieur le ministre, eu égard à l’action qui est la vôtre et aux circonstances du moment, seront dans une option constructive. Pour être fidèle à notre objectif et à ce que nous croyons un élément important au regard des ferments d’unité nationale, car s’il y a un domaine dans lequel ceux-ci doivent être plus présents qu’ailleurs, c’est la défense, nous nous abstiendrons sur ce budget.