Alors que les élections présidentielles sont terminées, je souhaiterais tout d’abord me réjouir que des millions d’Égyptiens se soient rendus aux urnes, sans que les violences et actes de terrorisme n’aient perturbé le bon déroulement du scrutin. Les Égyptiens ont désigné Abdel-Fattah Al-Sissi comme leur nouveau président. Il convient de respecter ce choix. Il incombe désormais à ce dernier de diriger un gouvernement chargé, par la nouvelle Constitution égyptienne, de déterminer et de conduire la nouvelle politique de l’Égypte. Il lui appartient aussi de rapidement procéder à la bonne tenue des élections législatives, qui viendront mettre concrètement en œuvre les acquis de la Révolution du 25 janvier 2011 et du mouvement populaire de juillet 2013. Les attentes sont en effet immenses, à l’aune du slogan qui résonnait sur la Place Tahir : « pain, liberté, justice sociale et dignité humaine ». L’élection du nouveau président s’inscrit d’évidence dans un contexte « exceptionnel » avec un résultat quelque peu particulier, que l’installation durable du terrorisme aggrave et endeuille, hélas, désormais au quotidien. En janvier dernier, le peuple égyptien avait déjà massivement adopté une nouvelle Constitution, aux accents modernistes, fondée sur la séparation des pouvoirs et un Parlement pouvant, pour la première fois, voter la destitution du président dont la durée du mandat de quatre ans est renouvelable une fois. Les droits des femmes et des minorités y avaient, du reste, été étendus. La priorité de la prochaine Assemblée, élue d’ici l’automne prochain, sera donc de légiférer conformément à la Constitution de janvier 2014, et de modifier ou supprimer toutes les lois en contradiction avec le texte fondamental que les Égyptiens ont choisi. Il reste désormais au nouveau président égyptien de veiller à ce que ces acquis, si chèrement payés par la population, soient pleinement respectés, tout en assurant la mise en place d’un gouvernement efficace et responsable, favorisant l’unité plutôt que la division et construisant une nation démocratique unie, mue par une vision commune de l’avenir de l’Égypte. Prochainement je me rendrai en Égypte, avec plusieurs collègues parlementaires, accompagné d’experts et analystes, et ce afin de réaffirmer au Président ainsi qu’aux différents interlocuteurs institutionnels que nous allons rencontrer sur place, l’importance du caractère démocratique dans lequel son action politique et agenda diplomatique doivent s’inscrire mais aussi les liens multi-séculaires qui unissent nos deux pays.
Philippe FOLLIOT réagit aux résultats de l’élection présidentielle en Égypte