| 4 OCT. 2019 |
Lundi 30 septembre, la salle municipale de Biot, à Fontrieu, accueillait une grande réunion d’information organisée par les services de l’Etat dans le département à destination de la population locale, au sujet du projet d’exploration par la société Tungstène du Narbonnais visant à identifier la présence de tungstène en sous-sol.
Le tungstène est un élément chimique présent dans divers minerais qui peut être utilisé si bien dans l’électricité que l’outillage. Dans les années 1970 et 1980, de premières études avaient permis d’identifier la présence dans les sols de la commune de tungstène.
Animée par le sous-préfet de l’arrondissement de Castres M. François PROISY, cette réunion qui a attiré environ 300 participants, a permis aux riverains d’échanger très directement avec M. Thomas MUSELIER, consultant de l’agence Tact, mandatée par la société Tungstène du narbonnais, ainsi que des représentants de la DREAL dont le directeur de l’unité interdépartementale Tarn-Aveyron M. Frédéric BERLY ou encore M. Rémi GALIN, spécialiste mines du ministère de la Transition écologique et solidaire.
Dans son introduction, le mairie, Didier GAVALDA, est revenu sur le contexte actuel très difficile où, après le vote favorable de son conseil municipal, un certain nombre des élus de la commune dont il fait partie ont reçu des pressions et menaces personnelles inacceptables en République. Après une présentation des valeurs, des engagements, de la communication et du calendrier de la société par M. MUSELIER, le représentant du ministère de la Transition écologique et solidaire n’a éludé aucune question quant au dimensionnement du projet – petit –, ses implications environnementales, les structures qui seront développées s’il se réalise, sa gouvernance (rôle du ministre de l’Economie et du préfet du Tarn, suivi par un comité consultatif indépendant) etc.
Lors de la séance de questions/réponses, ces interlocuteurs ont tour à tour répondu aux interrogations et apostrophes des participants, et notamment des élus locaux et des associations et citoyens opposants au projet. Il y fut question de modalités techniques (Qu’est ce qu’une carotte de forage ? Sont-elles comblées ?), des justifications au périmètre retenu ou encore de la question du contrôle de l’eau, ressource très importante pour l’ensemble de l’économie et de l’environnement de la commune.
Le président de l’association des communes minières de France, ancien député-maire de Liévin dans le Pas-de-Calais, M. Jean-Pierre KUCHEIDA, a rappelé son soutien au projet. Le Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc, par la voix de son Président Daniel VIALELLE, rappelait, elle, ses réserves tout en affirmant ne pas voir d’opposition au projet en l’état actuel.
Philippe FOLLIOT, qui, retenu par les obsèques du Président CHIRAC à Paris, était représenté par Brigitte PAILHE-FERNANDEZ, conseillère départementale des Hautes Terres d’Oc, et Florian DEMAREST, son collaborateur parlementaire, avait fait remettre au sous-préfet le texte suivant :
Mesdames, Messieurs,
Retenu à Paris pour les obsèques du Président de la République Jacques CHIRAC, et un engagement avec le Premier ministre, je n’ai malheureusement pas pu être des vôtres pour cette réunion d’information à l’initiative de l’Etat.
Il me parait important et essentiel sur chaque sujet qu’il puisse y avoir écoute, échange, dialogue, afin que chacun puisse, avec des informations et arguments contradictoires, se faire une opinion. J’en appelle au dialogue, au respect des sensibilités et à celui des élus de la République (maires et conseillers municipaux) qui, en aucun cas, ne devraient recevoir menaces, insultes, pressions personnelles et familiales, quand ils agissent en fonction de l’intérêt général communal ou intercommunal.
Pour ma part, j’ai pris une position claire, en cohérence avec mes attitudes passées, qui consiste à accepter le principe des études de faisabilité de tous projets, de l’analyse des ressources et de compréhension des conséquences tant économiques que sociales et environnementales d’une initiative de ce type.
C’est uniquement à l’issue de ce processus et avec tous les éléments en ma possession que je me prononcerai définitivement sur ce projet. Le légitime principe de précaution ne doit pas être prétexte à blocage pour empêcher de donner une perspective à notre territoire de montagne que j’ai sans relâche et toujours défendu.
Je me suis toujours battu pour que toutes les sensibilités puissent s’exprimer et il en est de même à cette occasion.
Je rencontrerai prochainement les promoteurs de ce projet ainsi que les parties prenantes aux études, de la même façon que je recevrai les associations opposées si elles en font la demande.
En l’attente, je renouvelle mon appel au calme et au respect des opinions quelles qu’elles soient.
Philippe FOLLIOT
Député du Tarn
Conseiller départemental des Hautes-Terres d’Oc
Pour rappel, il y a quelques mois, le député de la circonscription, qui est aussi conseiller départemental des Hautes Terres d’Oc dont la commune-nouvelle de Fontrieu fait partie, avait alerté le ministre de l’Economie Bruno LE MAIRE sur le manque de communication autour de la consultation locale, tout en rappelant l’avis favorable émis par le conseil municipal pour que l’exploration ait lieu sur les 4.5km² du lieu-dit de La Fabrié.
