« Pourtant, que la montagne est belle ! Comment peut-on s’imaginer… » Jean Ferrat l’a en son temps magnifiée mais, plus prosaïquement, elle fait aujourd’hui l’objet des attentions du Parlement dans le cadre de la discussion sur la loi dite de « modernisation et de développement des territoires de montagne ». Ce texte, qui comporte nombre de mesures intéressantes, est beaucoup moins ambitieux que la loi de 1985 qui, elle, a véritablement lancé la politique montagne de notre pays. En fait, ce projet de loi n’embrasse pas complètement la spécificité des territoires de montagne car il n’y a pas une montagne mais des montagnes ! En effet, elle n’est pas comme la République, « une et indivisible », chaque massif a son histoire, sa géographie, sa topographie et ses particularités.
Une des caractéristiques des représentants de la montagne au sein des Assemblées est d’avoir développé une approche consensuelle, centre-droite-gauche réunis, sur ces questions pour trouver des terrains d’entente avec le support de l’ANEM (Association Nationale des Elus de Montagne) gérée par un tandem Président-Secrétaire général, l’un issu de la majorité, l’autre de l’opposition, par roulement.
En ces temps de divisions et de fractures fortes dans la société en général et dans la sphère politique en particulier, apporter le vent frais de l’entente cordiale est salutaire ! Certains pourraient rétorquer que ce n’est qu’une façade et que ce texte n’apporte que peu de moyens supplémentaires, difficiles à trouver dans le contexte budgétaire actuel si contraint. On pourra alors légitimement reprocher que la montagne ne bénéficie pas davantage de la « discrimination territoriale positive ».
Ce qui est certain, c’est que dans la montagne tarnaise nous partageons cet état d’esprit constructif. C’était l’objet de la réunion de coproduction législative que j’ai organisée il y a quelques jours à Lacaune avec les élus du secteur et mon collègue et ami Philippe Bonnecarrère, qui prendra le relais sur ce texte au Sénat. La politique c’est aussi cela et pas seulement le spectacle souvent affligeant offert à d’autres niveaux.
Elément de satisfaction, le protocole montagne, que l’on avait imaginé puis expérimenté pour la première fois en France à l’initiative conjointe de votre député et des élus des Monts de Lacaune, est entré dans la loi. Un symbole positif pour nos enfants et petits-enfants et pour la montagne à la spécificité, dans ce domaine, enfin mieux reconnue !