Le rapport d’information « Les outre-mer au cœur de la stratégie maritime nationale », présenté par le président de la Délégation, Stéphane Artano, et les rapporteurs Mme Annick Petru, Mme Marie-Laure Phinera-Horth, et le sénateur du Tarn M. Philippe Folliot, a été adopté à l’unanimité. Il a été présenté ce jeudi 24 février.
Dressant un bilan décevant de la mise en œuvre de la stratégie de 2017, les rapporteurs pointent le paradoxe d’une stratégie nationale indissociable des espaces océaniques ultramarins mais qui peine à reconnaître, intégrer et associer pleinement ses outre-mer à la mesure de leurs atouts réels.
Le sénateur Folliot y propose notamment de consolider la souveraineté maritime pour crédibiliser les ambitions françaises. En effet, la France doit être une puissance d’équilibre sur la scène internationale, en ce sens, les Outre-mer doivent être aux avant-postes. Ils représentent en effet la majeure partie de ce qui constitue aujourd’hui le second domaine maritime mondial.
Dans le grand tournant que représente l’entrée de la Chine dans la compétition pour devenir une hyperpuissance, la stratégie Indopacifique française ne peut résider dans une série de formulations conceptuelles et hypothétiques. Pour faire de cette stratégie une réalité c’est encore sur les outre-mer qu’il est nécessaire de s’appuyer. Avec une flotte au plus juste, les moyens de la Marine nationale doivent réhausser leurs capacités, avec la proposition des rapporteurs de doter chacune des forces outre-mer (Antilles-Guyane, Sud de l’océan Indien, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française) d’un patrouilleur océanique supplémentaire.
De même, la question des câbles sous-marin d’où transite plus de 98% du trafic internet mondial impose d’être plus résilients et les points d’entrée de ces câbles doivent être multipliés pour constituer une redondance suffisante apte à parer tout problème de coupure (d’origine accidentelle, d’origine naturelle à caractère exceptionnel comme dans l’archipel des Tonga, ou d’origine malveillante).