Philippe Folliot a interrogé le Ministre de l’Intérieur aujourd’hui dans le cadre des traditionnelles questions d’actualité pour attirer l’attention du gouvernement et de la représentation nationale sur le drame particulièrement odieux intervenu dans la nuit du vendredi 30 avril à Moulin-Mage. Le café “Le Montalet” de ce petit village de la Montagne, dans le canton de Murat-sur-Vèbre, a en effet été l’objet d’un braquage qui a mal tourné et s’est soldé par la mort par balle d’un des clients du café.
Retrouvez ci-dessous la question de Philippe Folliot et la réponse de Brice Hortefeux.
Philippe Folliot – Monsieur le Président, mes chers collègues, Monsieur le Ministre de l’Intérieur,
Peut-on mourir pour 150 euros et deux cartouches de cigarettes ?
Vendredi 30 avril, vers 22h30, l’irréparable a été commis. Lors du braquage du bistrot du village de Moulin-Mage, un client a été froidement tué par balle par un malfaiteur. Aux antipodes des banlieues, dans le canton de montagne de Murat, nous sommes au coeur de cette France rurale, considérée paisible et tranquille. Dès samedi matin, je me suis rendu sur place pour rencontrer le maire et conseiller général, le cafetier et les témoins de cette horrible scène. Je voudrais saluer la dignité de tous dans de si tragiques circonstances, mais aussi et surtout adresser mes plus vives félicitations aux gendarmes de Murat , à ceux de la communauté de brigade de Lacaune, du PSIG et de la BR de Castres, de la SR de Toulouse qui, sous les ordres du commandant CAZALJOUX et du colonel MACHU, ont fait un travail remarquable.
En moins de deux heures, une trentaine d’hommes était sur place, ils ont cerné, puis, au petit matin, arrêté des suspects défavorablement connus par la justice, habitants du coin et pas de cités éloignées. Rapidité d’intervention, mobilisation prompte de moyens, professionnalisme dans la démarche et excellence dans la connaissance de la population et du terrain ont été les clés de la réussite de cette opération.
Au travers de cet exemple, nous voulons, nous centristes, comme j’en suis sûr nombre de nos collègues sur les bancs de l’Assemblée, rendre un hommage solennel et appuyé à la gendarmerie, qui est un des piliers de la République.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous rassurer sur les moyens mis à disposition pour maintenir les brigades de gendarmerie de nos cantons, seules garantes de la sécurité de nos compatriotes du monde rural, en proie comme on vient de le voir, à de nouvelles délinquances et menaces.
Vous le savez, Monsieur le Ministre, il y a aujourd’hui nombre d’interrogations dans la gendarmerie, force militaire et loyale. Que comptez-vous faire pour remédier à cette question?
M. le président. La parole est à M. Brice Hortefeux, ministre de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales.
M. Brice Hortefeux, ministre de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales. Monsieur Folliot, vous avez raison de le préciser, la mort brutale et injuste d’un client dans un petit commerce de votre département a particulièrement choqué, mais en même temps, grâce à son action exemplaire, la gendarmerie a pu interpeller et déférer quatre malfaiteurs. Il appartient désormais à l’autorité judiciaire de les sanctionner durement.
Cela me permet aussi de souligner, comme vous, l’action exemplaire de la gendarmerie et le professionnalisme de ces militaires placés, depuis l’été dernier, sous l’autorité du ministère de l’intérieur. Je voudrais, comme vous, rendre hommage aux 100 000 gendarmes qui, aux côtés des 150 000 policiers, assurent, parfois au péril de leur vie, la sécurité de nos concitoyens. Ainsi, depuis le 1er janvier, cinq gendarmes sont décédés dans l’exercice de leur mission. J’ai, bien évidemment, une pensée plus particulière pour l’adjudant Nicolas Joos décédé en mission, dimanche dernier, lors des Motonautiques de Rouen.
La gendarmerie couvre 95 % du territoire. Comme il a été créé la police d’agglomération confiée à la police nationale, sera mise en place, cette année, la police des territoires, qui tiendra compte des bassins de délinquance et des bassins de vie et ne se limitera plus aux simples frontières administratives.
Vous avez raison, monsieur Folliot, il est temps de leur rendre hommage, de reconnaître leur action et de rappeler le nécessaire attachement du Gouvernement au rôle de la gendarmerie. C’est d’ailleurs très précisément ce que le Chef de l’État a fait, la semaine dernière, en recevant, en ma présence, le Directeur général de la gendarmerie, ainsi que des représentants des officiers et des sous-officiers. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)