Lors de son voyage d’une semaine en Nouvelle-Calédonie en novembre 2011, Philippe Folliot, en sa qualité de membre titulaire de la Commission nationale de l’évaluation des politiques de l’Etat Outre-Mer, avait pu rencontrer des représentants de Wallis-et-Futuna et s’était engagé à relayer leurs questions auprès de la ministre chargée de l’Outre-Mer.
Installation d’une antenne du service militaire adapté. M. Philippe Folliot interroge Mme la ministre auprès du ministre de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration, chargée de l’outre-mer, sur l’évolution du projet d’installation d’une antenne du service militaire adapté (SMA) sur la collectivité de Wallis-et-Futuna. Actuellement présent sur le territoire de Nouvelle-Calédonie avec deux unités sur les communes de Koné et Koumac, le SMA est un dispositif essentiel qui permet de donner une formation professionnelle à des jeunes en échec scolaire. Alors que le Président de la République a annoncé le 19 février 2009 le doublement du nombre des volontaires du SMA en trois ans, soit 6 000 volontaires à l’horizon 2012-2013, Wallis-et-Futuna devait bénéficier logiquement de cet effort, que nous soutenons vigoureusement, et disposer d’une unité nouvelle sur l’île de Futuna. Ce projet correspond particulièrement bien aux attentes des Wallisiens et Futuniens et permettra de répondre en partie aux enjeux d’un exode de plus en plus massif des jeunes de Wallis-et-Futuna vers la Nouvelle-Calédonie ou la métropole. Il lui demande, par conséquent, de lui préciser les conditions de réalisation de cet important projet ainsi que la date de livraison de cette nouvelle unité du service militaire adapté.
Réponse: L’honorable parlementaire interroge la ministre chargée de l’outre-mer sur l’évolution du projet d’installation d’une antenne de service militaire adapté sur la collectivité de Wallis-et-Futuna. La faisabilité de l’implantation d’un tel détachement à Futuna a été étudiée dès 2007, et la création de cette antenne a été annoncée à l’occasion des états généraux du service militaire adapté le 1er décembre 2008. Début 2009, un projet précis était présenté pour un budget de 7 M, visant, à l’horizon 2012, la formation de cinquante-cinq volontaires dans trois filières : métiers de la mer, de la sécurité et du bâtiment. Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2010, 900 000 EUR en AE et 400 000 EUR en CP ont été votés et destinés aux premiers aménagements du site : création d’une piste d’accès, déboisement, aménagement et bétonnage de la plate-forme devant accueillir les infrastructures, mise en place d’une clôture, etc. Le passage du cyclone Tomas en mars 2010 a néanmoins ralenti les réalisations prévues. Les moyens budgétaires du SMA, en forte augmentation pour permettre la montée en puissance de nombre de places offertes (de 3 000 à 6 000 à horizon 2014), ont été prioritairement engagés sur l’aménagement des sites existants. Dans ce contexte, il a été décidé de différer le projet intéressant Wallis-et-Futuna, sans pour autant l’abandonner. Pour autant le service militaire adapté a d’ores et déjà pu être opérationnellement utilisé au bénéfice des Futuniens, puisqu’un détachement de Nouvelle-Calédonie est intervenu rapidement et pendant plusieurs semaines sur l’île après le passage du cyclone Tomas en mars 2010.
Cyclone « Tomas ». M. Philippe Folliot interroge Mme la ministre auprès du ministre de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration, chargée de l’outre-mer, sur les suites du cyclone « Tomas » qui a frappé les îles de Wallis-et-Futuna les 14 et 15 mars 2010. Les dégâts ont été très importants, en particulier sur l’île de Futuna où la route a été emportée sur la côte nord et où 80 % des cultures vivrières ont été détruites ainsi que de nombreux commerces et la moitié des écoles dont le collège de Futuna. Les habitations ont également beaucoup souffert, les maisons en dur ayant été endommagées de 30 % à 70 % (toiture arrachée et/ou inondation). Bien qu’aucun responsable ministériel ne se soit déplacé pour prendre connaissance de la situation et assurer les Wallisiens et Futuniens de la solidarité de la République, comme cela aurait été le cas en métropole dans des circonscriptions semblables, le ministère de l’outre-mer a débloqué des crédits d’extrême urgence pour venir en secours très rapidement aux populations sinistrées. Le fonds de secours devait également être mobilisé pour aider financièrement et directement les particuliers, les petites entreprises, les agriculteurs… Huit mois après la catastrophe, il souhaite savoir quel est le bilan de l’action de l’État à Wallis-et-Futuna pour reconstruire cette collectivité d’outre-mer si durement frappée par cette catastrophe naturelle et quels sont les enseignements qui ont été tirés pour mieux prévenir ce genre de catastrophe à l’avenir.
Réponse: L’honorable parlementaire interroge Mme la ministre chargée de l’outre-mer sur les actions mises en oeuvre par l’État pour réparer les dégâts causés à Wallis-et-Futuna par le cyclone Tomas, qui a frappé la collectivité les 14 et 15 mars derniers et sur les enseignements qui ont été tirés de cet évènement climatique. Le cyclone Tomas a relativement épargné l’île de Wallis, a en revanche frappé de plein fouet l’île de Futuna et ses 4 300 habitants. Dans les premiers jours qui ont suivi la catastrophe, le ministère de l’outre-mer a débloqué en extrême urgence 980 000 EUR, au titre du fonds de secours pour l’outre-mer (prog. 123 – conditions de vie outre-mer), afin de financer l’envoi de matériels et d’équipements destinés à remettre en état la voierie et les réseaux d’électricité et de distribution d’eau potable. Ces crédits ont également permis la mise en oeuvre de réparation d’urgence sur un certain nombre d’équipements et d’habitations de l’île. Toujours au titre du fonds de secours, un dispositif de distribution d’une aide alimentaire au profit de la population de Futuna a été organisé avec la Croix-Rouge pour une durée de sept mois, pour un montant de 1 447 650 EUR. Ce dispositif a été rendu nécessaire par l’importance des dégâts causés par le cyclone Tomas aux cultures vivrières et aux élevages de l’île. Au-delà du fonds de secours, d’autres moyens ont été mobilisés par le ministère de l’outre-mer au profit d’opérations de reconstruction ou de réparation entreprises sur Futuna par redéploiement de crédits en 2010. Dans le cadre du fonds exceptionnel d’investissement, 1,5 MEUR ont également été délégués dans le but de procéder à la réfection de divers équipements publics de l’île. L’agence de santé de Wallis-et-Futuna a également bénéficié d’une dotation complémentaire de 200 000 EUR afin de réparer les dégâts infligés à l’hôpital de Futuna par le cyclone. Certaines opérations lourdes de reconstruction devront continuer en 2011. À noter enfin que le Gouvernement a dégagé 2 MEUR d’aide supplémentaire sur le programme 123 pour permettre aux habitants de Futuna de reconstruire leurs habitations. Cette aide a fait l’objet d’une répartition très concertée localement entre les familles et a permis à la plupart des habitations d’être reconstruites ou réparées avant la saison humide. D’un point de vue opérationnel, le passage du cyclone a mis en lumière l’importance du rôle de coordination et d’engagement des renforts du haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, haut fonctionnaire de la zone de défense et de sécurité de Nouvelle Calédonie – Wallis-et-Futuna. Les services de secours de Wallis-et-Futuna ne pouvant pas faire face seul, à un sinistre de l’ampleur du cyclone Tomas, le haut commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie a organisé, à la demande du préfet de Wallis-et-Futuna, l’envoi de renforts en personnels de secours (militaires et civils) et en matériels. Des demandes de concours militaire et des actes de réquisition de moyens privés ont été pris afin d’organiser le transport de ces renforts zonaux. Enfin il faut rendre hommage aux agents publics de Futuna, personnels de l’État, du territoire et des circonscriptions, qui, aux côtés des renforts, des quelques entreprises présentes sur place et des bénévoles, ont, par leur courage, leur dévouement et leur engagement, permis que le bilan humain soit moins lourd que le bilan matériel. Malgré la violence du sinistre, aucune victime n’est à déplorer. Les consignes de sécurité et de comportement diffusées par les autorités avant le passage du cyclone ont été parfaitement respectées par la population wallisienne. Cela montre qu’elle connaît le risque cyclonique et qu’elle maîtrise les bons réflexes à avoir dans ces circonstances (mise à l’abri dans les bâtiments para-cycloniques recensés, éloignement des bords de mer…). Depuis le cyclone qui avait détruit les moyens de prévention, les neuf sirènes d’alerte de Futuna sont en place et font l’objet d’essais tous les premiers mercredis du mois.